J'avais l'impression que la résidence estivale devenait de plus en plus une maison de retraites. Au début de mon séjour je voyais des jeunes de mon âge ou légèrement plus âgés, ainsi que des jeunes couples, mais, à présent, je voyais de plus en plus de personnes âgées D'un côté, cela me faisait rire, je constatais que les hôtes devaient être au petit soin avec eux, et souvent il y avait des petites grands-mères qui voulaient rester dans le ''coup'' de peur de vieillir, voyez, elles portaient souvent des jupes trop courtes pour elles, se maquillaient comme un pot de peinture et étaient blondes décolorées. Personnellement si j'étais elle j'aurais honte, j'étais bien contente de mes grands-mères aux cheveux gris souris et avec leurs rides qui quand elle souriait s'amplifiait, elles savaient qu'elles avaient fait leurs temps, et n'essayait pas à combattre les journées qui passent, elles prenaient tout du bon côté. Quand je voyais des blondes décolorées avec leurs injections de Botox à répétition je ne pouvais pas m'empêcher d'avoir un grand sourire aux lèvres et m'empêcher d'éclater de rire, je trouvais cela tout bonnement pathétique! Le pire était sans doute quand je les croisais entrain de marcher avec leurs talons aiguilles voulant avoir une démarche séduisante et qui enfaite était tout bonnement à se tordre de rire, je me demandais comment leurs chevilles ne s'étaient toujours pas brisées. Je ne pouvais pas le nier, d'un côté ses vacances étaient tout simplement un bon moment de retrouver la joie de vivre par de nombreux rires.

Ici, je m'étais pourtant fait des amis, des gens qui ne se prenait pas la tête, des gens simples. Ils n'étaient pas beaucoup, mais tellement important à mes yeux! Pas comme ce club d'hôtes! En descendant de ma chambre je les avais observé quelques minutes entrain de tenir compagnie à des clientes – dont des vieilles grands-mères combattant le temps – cette vision de les voir entrain de gober les paroles des femmes comme du petit lait me fit lever les yeux au ciel. Mon attention se porta par la suite sur un gâteau au chocolat, c'était tellement plus intéressant. Le chocolat et moi, une grande histoire d'amitié! Je me rappelais quand j'étais petite, que je me faufilais dans la cuisine , entre les jambes d'une domestique pour chopper d'un doigt un peu de pâte du gâteau au chocolat qu'elle préparait toujours le mercredi après-midi pour nous faire plaisir à mon frère et à moi. C'était tout simplement devenu un rituel, et après on le mangeait devant nos dessins animés préférés, j'avais quatre ans à l'époque et c'était tout simplement magique à mes yeux. Je pris un morceau du gâteau au chocolat que je mis dans une petite assiette blanche, choppant un léger bout avec deux de mes doigts je l'apportais à ma bouche et je savourais ce goût chocolaté. Je retrouvais la saveur de d'autrefois, et je revis les images de quand j'avais quatre ans à manger la gâteau au chocolat avec un peu de noix de coco râpe par dessus, mes yeux pétillants de malice.

Sauf que tout ce moment de détente que je vivais s'acheva rapidement. Je me retournais et d'un coup je ressentis un choc, une personne était devant moi quelle idée aussi! Il ne pouvait donc pas attendre son tour comme tout le monde? Non il devait resté coller à moi! Je levais mes yeux, et je ressentis mon gâteau partir... Sur la chemise du jeune homme. En plus ce n'était pas n'importe qui, attention! C'était un des fondateurs de ce club que je considérait comme le clan du diable, et surtout, c'était quelqu'un que je détestais! Je la haïssais comme ce n'était pas possible. Je ne pus m'empêcher de faire un léger sourire en lui déclarant que je ne savais pas pourquoi, mais je ne voulais pas m'excuser. Pourquoi voudrais-je être désolée après tout? Il n'avait qu'à pas me coller comme cela et attendre son tour comme tout le monde, ce n'était pas parce que c'était un hôte qu'il devait forcément avoir tout les droits.

- Tu sais très bien que mon statut d'hôte me l'interdis, mais je prendrais vraiment un malin plaisir à te faire un masque régénérant capillaire à base de jus de tomate...

Mon sourire s'agrandit encore plus sur mes lèvres fines. Je savais bien qu'il ne pouvait rien y faire, que pour un hôte c'était avant tout de garder son calme et de s'assurer que tout le monde se porte bien. Pourtant, mon sourire s'effaça bien vite quand je sentis un liquide sur moi, enfin, près du sol. Baissant les yeux je constatais qu'il avait eu le cran de verser ce verre qui contenait du jus de tomates sur mes chaussures. Je fronça légèrement le regard tandis qu'il reprenait mot pour mot ma phrase d'auparavant

- En temps normal je me serais excusé, mais là je n'ai pas envie... Hum je ne sais pas pourquoi, c'est étrange
- Tu sais que je pourrais aller voir la direction et dire ce que tu as fait?

Isaac essayait de partir, je posa mon assiette sur le buffet, et en moins d'une seconde je mis une main sur son épaule pour le retenir. Il ne croyait quand même pas que la partie était finie? L'hôte avait fait une grave erreur, que dirait la direction, et surtout que dirait l'autre fondateur du club, Adam? Savait-il que le fait de s'attaquer à ma petite personne était sans doute la chose qu'il ne fallait pas faire?

- Ou alors, que dirait Adam? Tu ne veux quand même pas perdre ta place d'hôte...Si?

J'étais loin de me dégonflée, d'une seconde à l'autre je pouvais aller me plaindre à un des hôtes, surtout que j'avais un proche dans le tas, mon frère, lui il me croirait à coup sur j'étais loin d'être une menteuse malgré que j'haïssais ce cercle. Mon sourire revint doucement sur mon visage, tandis que j'avais toujours ma main sur son épaule.

Oh non je n'allais pas le laisser partir aussi facilement. N'empêche il avait ruiné mes chaussures avec son jus de tomate! Pourquoi il en avait dans la main enfaite? Ah ça devait être pour une de ses clientes bimbo-grand mère blonde décolorée. J4avouais que j'avais un peu chercher le monsieur quand mon gâteau chocolat était rentré en collision avec sa chemise blanche impeccable, enfin, je ne l'avais pas fait exprès après tout! Non c'était sa faute! Sa faute! Je plantais mes ongles sans le faire grandement exprès non plus, je ne voulais pas juste qu'il prenne fuite. Oh non, cela serait trop facile sinon! J'arrivais quand même à garder une certaine emprise, que voulez-vous, ce n'était pas parce que j'étais petite avec mon mètre soixante quatre qu'il fallait croire que j'avais aucune force. J'avais eu un assez bon entrainement quand j'étais petite avec Elwin, il m'attrapait, et j'arrivais de plus en plus à partir de son emprise. C'était mon père, un jour, qui avait vu que j'arrivais jamais à le garder dans mon emprise qui m'appris comme faire pour bien tenir quelque chose ou quelqu'un que je ne voulais pas qui parte... Depuis j'avais acquis une certaine expérience, et c'était présentement Isaac qui faisait les frais. Ne me croyait-il pas que je pouvais facilement aller le dénoncer à la direction? Je pourrais me prendre un malin plaisir surtout que je détestais les hôtes, alors s'il y en avait un en moins c'était tout bénef'!

- Vraiment, je suis tellement désolé, tu penses qu'on pourrait s'arranger ?
- Je ne pense pas non, je ne marchandes pas avec un type de ton genre.

Non mais il pouvait toujours rêver! Le pire était la proposition qu'il me faisait, déjà j'avais horreur que l'on s'amuse avec une de mes mèches de cheveux bruns comme pour m'amadouer, de quel droit il me touchait celui là? Très peu de personnes avaient le droit de faire ce geste, dont mon frère Elwin, sinon non, je ne l'autorisais pas. Surtout si cela venait d'un type comme lui, et le pire était qu'il croyait que j'allais accepter sa proposition d'une nuit avec lui! Non mais! Pour qui me prenait-il? Une fille facile? Je détestais les hôtes, alors pourquoi je me résignerais à passer une nuit avec l'un d'eux, en plus c'était pour trouver un compromis, donc un intérêt pour lui. Si Elwin avait entendu cela, je penses qu'il n'aurait pas apprécié que Isaac me fasse de telles avances, il était peut-être un hôte aussi mais je restais quand même sa petite sœur, enfin, je ne saurais jamais comment il aurait réagi. La seule personne que je me doutais qui l'aurait mal pris était sans doute Billie-Joe, il était certes bizarre, mais que l'on me parle ainsi, il ne le tolérait pas.

- Comment ça ? Tu n'as pas envie de grimper aux rideaux ? Et puis, ne t'en fais pas, Adam est mon meilleur ami. C'est avec lui que j'ai fondé le cercle d'hôtes et jamais il ne me ferait perdre ma place. Jamais. En tout cas, je pourrais aussi me plaindre à ton frère. Pour les mauvais traitements que tu m'administres. Tu sais, tu fais mal quand tu t'agrippes aux gens comme ça
- Même si j'étais sur le point de mourir je ne passerais pas la nuit avec toi! Je préférais mourir poignarder au moins vingt fois que de te savoir dans le même lit que moi! Si Elwin t'entendais présentement je ne penses pas que tu sortirais vivant de la pièce! Et si je te fais mal c'est que tu le mérites tout simplement. Vu comment tu parles aux filles cela m'étonne que tu restes un hôte vois-tu!

Je n'étais pas prête de le lâcher, il m'énervait de plus en plus, car il pensait vraiment que j'allais facilement le rejoindre hein? Oh non, c'était juste qu'il jouait avec le feu, il ne me connaissait pas, il savait comment était mon frère, mais ce n'était pas parce que l'on portait le même nom de famille que l'on était pareil. Elwin était l'eau, moi le feu, voyez la différence? Je le fixais dans les yeux, mon regard couleur vert/noisette s'assombrissant de plus en plus, comment pouvait-il être hôte avec un tel comportement? En tout cas avec cette scène je me faisais plus d'ennemie qu'autre chose, le fait que j'avais empoigné Isaac en plantant légèrement mes ongles m'avait valu des regards assassins de la part de clientes qui désiraient le club d'hôte, mais je m'en contre fichait, je n'allais pas m'avouer perdante.

- Allez, je sais que ça te ferais plaisir de te retrouver sous la couette avec moi. Je le lis dans ton petit sourire narquois.
- Mon sourire narquois dit plutôt que tu ne vas plus rien avoir sous la ceinture si tu continues comme ça. Cela te ferais quoi si je ne plantes plus mes ongles dans ton épaule mais dans cet endroit sensible?

Mon sourire s'agrandit d'avantage en montrant mes dents blanches. Je plantais légèrement encore plus mes ongles dans ses épaules. Oh non la partie était loin d'être finie, je le savais. Le jeu ne faisait que de commencer.