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 i'm walkin' on sushine feat. andie <3

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Jayden E. Hans
Jayden E. Hans
e m p l o y é

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MessageSujet: i'm walkin' on sushine feat. andie <3   i'm walkin' on sushine feat. andie <3 EmptyVen 19 Juin - 1:08

    « Les matins à la résidence étaient tout le temps les moments les plus mouvementés pour nous, les employés. Vers 9 heure du matin, la plupart des vacanciers, ceux qui n’étaient pas en train de faire la grasse matinée – chose que nous, employés, ne pouvions faire – étaient réveillés et c’était à notre tour d’entrer en jeu. Réveillé depuis 6 heures ce matin, j’avais pratiquement dormi dans mon bol de céréales devant l’air amusé de Billie-Joe, qui s’était vu envoyé promener lorsqu’il m’avait demandé s’il pouvait bien avoir un câlin ce matin. Il l’avait eut finalement, ce foutu câlin, par surprise par contre, alors que j’étais en train de laver ma vaisselle sale, histoire de ne pas en laisser plus à mes collègues qui en avaient déjà pas mal sur les bras. J’avais été attrapé par derrière, mais le pauvre petit, qui ne devait pas faire la moitié de ma carrure, s’était vu repoussé gentiment, un sourire amusé dessiné sur mon visage. Lui ébouriffant les cheveux, sachant parfaitement à quel point il tenait à sa belle coiffure, j’étais parti vers la terrasse où je devais préparer les tables pour le petit-déjeuner. J’avais une allure à faire peur ce matin ; mon sourire n’était pas aussi accentué qu’à la normale, j’avais quelques cernes sur les yeux et je n’avais même pas daigné mettre du fond de teint pour cacher ces affreuses taches de rousseur qui me recouvrait le corps entier, comme si j’étais constamment attaqué par une colonie de bestioles rousses qui n’avaient malheureusement rien d’autre à faire que de se coller sur ma peau. J’avais toutefois plaqué mes cheveux, mais on pouvait clairement voir à travers mes mèches bleutées quelques petites frisettes rebelles contre qui j’avais perdu la guerre ce matin. Heureusement, mon eye-liner ne m’avait pas fait défaut et mon vernis à ongle noir était toujours impeccable, bien que l’envie de le gratter me prenait de plus en plus. Manie que j’avais lorsque j’étais nerveux, embêté, ou sur le point de péter une crise de nerfs.

    Il faisait beau aujourd’hui et ces hôtes avaient bien spécifier dès la première journée que les matinées ensoleillées se passeraient toujours sur la terrasse puisqu’une bonne dose de soleil était, comment avait-il dit ça lui : « Bon pour réveiller les sens et rafraîchir l’esprit. » Le genre de phrase à mourir de rire. J’avais été toutefois bien amusé par cette première rencontre avec les hôtes, quelques jours avant l’ouverture, m’amusant à envoyer plein de signes à ma blonde de sœur qui ne pouvait rien faire d’autre que de rester dans l’ombre de cet espèce de pacha qui lui servait de mentor et de ne pas dire un mot. Je savais très bien qu’elle se retenait pour faire bonne figure, et à chaque fois que mon regard bleuté, le mien, le sien, le même, se posait sur elle, elle était sur le point d’éclater de rire et se mordait la lèvre inférieure, s’accrochant à Lyam pour qu’il tente d’attirer son attention ailleurs que sur moi et mes airs de clown. Une chance qu’il y avait Andie à coté de moi, à qui je pouvais faire plein de signes lorsque je m’ennuyais. Le genre de conversations silencieuses qui ne voulaient absolument rien dire mais qui passait le temps. Oui, parce que la patronne nous avait bien conseillé de faire connaissance avec les charmants messieurs – et madame – qui nous privilégiaient de leur présence pour tout l’été. Si vous voulez mon avis, j’aurais gardé ma sœur et l’autre paumé qui me servait de meilleur ami et les autres auraient tous pris la porte avec un bon coup de balais dans le derrière. Mais bon, ça c’était mon avis, et je n’étais pas certain que la patronne aimerait ça si je divulguais cette pensée à voix haute. Autant me la fermer. J’étais plus charmant dans le silence, paraissait-il.

    Soupirant, j’aperçus déjà cet espèce de grand brun qui me surnommait le « fou au camembert » et je lui adressai un de ces sourires sadiques avant de le voir virer blanc comme un drap avec cet air sur le visage qui semblait vouloir clairement indiquer que s’il pouvait se cacher sous la table, il le ferait. Arf. J’allais le faire passer par la fenêtre lui, s’il osait m’appeler encore de la sorte. Non mais j’avais un nom ! Et je peux vous jurer qu’il allait savoir épeler mes deux prénoms sans fautes et qu’il composerait même une mélodie avec s’il continuait de la sorte. Heureusement que j’avais une pilée d’assiettes dans les mains et que j’avais beaucoup mieux à faire que de me concentrer sur lui, à risque de casser quelques pièce de la fameuse collection de la patronne. Ce qui me donnerait encore le droit à une espèce de morale. Déjà qu’elle me reprochait de ne pas être sympathique avec les clients. Chose certaine à savoir sur moi : j’étais sympathique quand je le voulais. Si t’étais pas content, t’avais qu’à aller voir ailleurs. Aller voir BJ, qui te donnerait sûrement un gros câlin. Ce fut le comble du malheur lorsque le bras droit du crétin pointa son nez dehors, sortant avec la même grâce qu’un félin, s’étirant. On aurait cru assister à une de ces scènes de dessins animés, avec les fleurs qui volaient et les oiseaux qui chantaient pendant que le beau gosse se pointait. Pathétique. J’allais mourir ici, c’était clair. Je souhaitais sincèrement faire un face à face avec quelqu’un que j’appréciais dans les prochaines minutes, car présentement, j’avais une envie de meurtre. Heureusement, si je pouvais être bien grognon, j’avais cette tendance à voir ma mauvaise humeur se volatiliser lorsque je voyais des têtes que j’aimais. J’avais beau me plaindre constamment, mais BJ était quelqu’un que j’appréciais beaucoup. Il avait de la répartie le jeune, et il était tordant. Enfin, quand je n’étais pas sa victime, chose qui n’arrivait pas souvent. On aurait dit que j’avais une pancarte dans le front avec « calinours ambulant » écrit dessus. Il y avait aussi ma sœur, et mon meilleur ami… mais ils devaient être occupés. Supposition qui se confirma lorsque je les vis les deux assis dans un fauteuil en osier, grignotant quelques raisins, rigolant ensemble. Lyam m’adressa un grand sourire en me voyant passer, et alors que je saisissais un plateau de verre ce coup-ci, je lui adressai un sourire crispé avant de retourner au travail.La terrasse se remplissait de plus en plus et j’en eus bientôt marre d’être cette espèce de bête de foire que vous regardez bosser pendant que vous vous prélassez au soleil. J’avais envie de leur lancer leurs verres par la tête et leur dire de se servir eux-mêmes, mais encore une fois, mon bon sens prit le dessus et je me résignai. Je ne mis que quelques minutes à tout mettre en place avant de prendre à nouveau le chemin de l’intérieur pour placer les ustensiles ce coup-ci. Mon chemin fut toutefois coupé par une brunette plus petite que moi, qui fit un face à face avec mon torse. Je rigolai légèrement en la voyant galérer pour ne pas renverser le plateau qu’elle portait, le rattrapant de justesse avant qu’il ne se fracasse sur le sol.

      « Fais gaffe, j’ai pas envie que la patronne fasse un meurtre ce matin. Déjà que je l’ai mis en rogne… »

    Mon air crispé s’évapora aussi rapidement qu’il avait bien pu apparaître sur mon visage ce matin et un sourire se dessina rapidement sur mes lèvres parsemées de taches de rousseurs – je n’avais pas été gâté par mère nature sur ce point. Plaçant le plateau en question sur une table vide, je pris le menton de la jeune femme entre mes doigts qui semblaient immense pour son si petit visage et le lui relevai, lui adressant un de ces sourire qui vous donne un air idiot. Ma marque de commerce.
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MessageSujet: Re: i'm walkin' on sushine feat. andie <3   i'm walkin' on sushine feat. andie <3 EmptyVen 19 Juin - 1:59

    Qu’on se le dise bien, je détestais le début de l’été dans cette résidence que je qualifiais nouvellement de « purgatoire ». Pas que je croyais au paradis et à l’enfer, loin de là… ce n’était pour moi que des supercheries. L’homme créa Dieu à son image, arguant que c’était Dieu qui l’avait créé à la sienne… super, magnifique, j’adore le concept. Mais bien que je ne crus pas à l’enfer – quoi que j’allais finir par croire qu’il existait, mais seulement qu’il était sur Terre – je considérais tout de même cette résidence comme mon purgatoire, du moins pour ce qui était de l’été. Deux ans et demi que je travaillais dans mon nouveau trou à rats – j’admets mettre de nombreux qualificatifs pour cette résidence, seulement j’étais en train de fulminer intérieurement – et l’été était toujours la pire saison, pour les employés bien évidemment, les vacanciers eux n’avaient absolument pas à s’en faire. Ils avaient la belle vie pendant que nous, les « larbins », n’avions absolument pas une minute à nous. Je m’étonnais d’arriver encore à m’occuper de Devan avec la pagaille de l’été. Et pourtant j’y parvenais, je devais avoir des ressources inconnues quelque part en moi, qui se rechargeaient d’elles-mêmes et qui venaient toujours me sauver au moment critique… Repensant trente secondes à cela, je me dis que j’ai vraiment un esprit tordu, je dois sérieusement être cinglée… une cinglée banale.
    Réveillée à six heures moins le quart, je pus constater que cette fois-ci, je ne m’étais pas endormie sur mon lit juste après avoir couché Devan, mais qu’au contraire j’avais tenu assez longtemps pour me préparer moi-même à la nuit. Je prenais une douche rapide, alors que Devan dormait encore, et filant ensuite aux cuisines, j’avalais en vitesse un petit déjeuner copieux, avant de revenir jusqu’à ma chambre et de nourri Devan d’un biberon de lait chaud qu’il appréciait grandement. J’étais pressée, comme tous les matins… un jour peut-être arriverais-je à prendre mon temps un matin, mais pour le moment, c’était grandement compromis, et ce ne serait certainement pas en été que je parviendrais à accomplir un tel exploit. Je me dépêchais de me mettre au travail, histoire que la patronne ne trouve pas une raison de me virer – j’étais certaine qu’elle ne rêvait que de ça, me virer, mais que n’ayant absolument aucune raison de le faire, elle ne le faisait pas, une chance pour moi, ce serait bien la première – et tandis que je m’attelais à ma tâche, j’étais complètement ailleurs, à quelques années-lumière de chez moi.

    Quelle était la raison de mon absence mentale ? Car si j’étais en effet physiquement présente, mes pensées se tournaient vers un passé qui me semblait si lointain et une ville du Sud de la France, pays dans lequel j’avais grandi. Malgré moi – une fois de plus – mes pensées se tournaient vers Laury… Je m’évertuais d’ailleurs à ne plus l’appeler ainsi, mais une autre chose qui m’échappaient. Pourquoi de tous les endroits possibles où il aurait pu aller, il avait fallu qu’il vienne précisément là où je travaillais ? J’allais finir par croire en une force supérieure qui prenait un malin plaisir à me torturer depuis toujours, tout simplement parce que je n’avais jamais cru en elle. Mes parents avaient bien tenté de faire en sorte que j’ai la foi, mais rien n’y avait fait, je ne croyais pas en l’être qui, si j’étais illogique, me torturait actuellement. Le destin était décidément réellement facétieux, je n’avais pas le droit d’être enfin tranquille ? Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ?!? J’étais définitivement cinglée, j’en étais persuadée en l’instant présent. Bref, la question n’était pas là… la question c’était Laury… Lawrence. J’étais perturbée par sa présence, cette soudaine apparition, si brusque, dans ma vie. J’aurai préféré qu’il ne revint jamais, que je ne le vis plus jamais, cela aurait bien plus facile. Cette rancune et cette amertume, j’aurai fini par les oublier, j’étais certaine. J’aurai bien fini par trouver un homme à qui je pouvais faire confiance, non ? J’aurai fini par être heureuse, j’aurai oublié que j’en voulais à Lawrence, et quand je l’aurai revu, je lui aurais dit toute la vérité… Mais là… j’étais amère, pleine de rancune et je me confondais dans ce mensonge que je continuais d’alimenter chaque jour un peu plus. J’avais honte… si honte. Et pourtant je continuais.

    Tandis que je continuais à remuer mes pensées – ce qu’elles étaient désordonnées ! – je m’attelais à mon travail machinalement sans même réfléchir à ce que je pouvais bien faire. J’aurai pu récurer les toilettes avec une brosse à cheveux que je m’en serais même pas aperçue, c’est pour dire ! Lawrence avait réellement le chic pour me provoquer des états seconds. Quatre ans plus tôt, j’étais irrémédiablement attiré par lui, et aujourd’hui j’étais obnubilée par sa présence non désirée… Que quelqu’un me trépane si je continuais encore de penser à lui demain ! J’étais réellement préoccupée par sa présence, ce que je pouvais bien lui dire, comment réagir avec lui… jusqu’à maintenant, j’avais plutôt été hostile… Peut-être était-ce la meilleure attitude à adapter, qui sait ?
    Je revenais aux cuisines, ne me demandez surtout pas par où j’étais passée avant, je n’en avais pas la moindre idée. J’attrapais un plateau destiné à l’extérieur, il fallait préparer les tables pour les petits déjeuners de ces vacanciers insupportables. Oui, au début de l’été, je les trouvais insupportable, par la suite, je prenais sur moi, je laissais couler. Je me dirigeais vers l’extérieur, sans vraiment faire plus attention à ce qui se passait autour de moi. J’aurais pu croiser un éléphant d’Asie peint aux couleurs de l’arc-en-ciel, je n’aurais pas été choquée, je lui aurais certainement fait la conversation même. Pour la troisième fois ce matin, je me trouvais cinglée. Il faudrait sérieusement que je remédie à ce problème.

    Soudainement le fil de mes pensées fut brisé par ma collision avec une autre personne, plus grande que moi, que je n’identifiais pas tout de suite, trop occupée à essayer de maintenir mon plateau en équilibre afin qu’il ne finisse pas sur le sol, et ainsi qu’il donne une raison à ma patronne de me virer. Qui que ce soit, il m’aida finalement à ne pas perdre ma place, et j’identifiais alors la voix de Jayden. Il me prit le plateau afin de le poser sur une table, et j’évitais ainsi un renvoi pour aujourd’hui. Je soupirais, de soulagement, alors que Jay se saisit alors de mon menton, me relevant la tête vers lui et faisant un de ses sourires idiots.

    « Oh, arrête de faire l’idiot. » Plastronnais-je, me libérant de ses doigts.

    Je n’étais habituellement pas réfractaire à ses attitudes idiotes qui parvenaient parfois à m’arracher un rire et un rire à Devan par la même occasion… Devan ! J’entendais alors ma petite tête blonde marmonner je ne sais quoi, et je le voyais à mes côtés. Ce gosse était incroyablement patient, et alors que je l’avais totalement ignoré à cause de mes pensées décousues, il m’avait suivi, jouant avec un playmobil.

    « Merci pour le plateau. » Dis-je quand même. « Je suis sûre qu’elle cherche une raison de me virer. Tu sauves mon emploi. »

    Bien sûr j’exagérais, mais j’espérais ainsi qu’il ne remarque pas que j’étais préoccupée, à tel point que j’en avais presque oublié Devan ! J’avais réellement honte de moi…
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Jayden E. Hans
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MessageSujet: Re: i'm walkin' on sushine feat. andie <3   i'm walkin' on sushine feat. andie <3 EmptyVen 19 Juin - 2:34

    « La résidence m’avait paru l’endroit par excellence pour échapper au tourbillon entraînant de Vegas, dans lequel j’étais entré bien malgré moi. Ma mère m’avait vu sombrer, peu à peu, après le départ de Lyam, après que j’ai décidé de me séparer de ma petite sœur pour faire ma vie, bien que l’envie n’y était pas vraiment, mais alors pas du tout. Il fallait que je me résignes à penser à l’idéal que je m’étais toujours imaginé : nous trois, notre trio infernal, comme avant. Le temps passait, les gens changeaient. Moi aussi. La preuve, même ma mère l’avait remarqué. C’était pourquoi elle avait pensé à September tout de suite et qu’elle m’avait envoyé travailler dans cette résidence. Nous n’avions pas vraiment les moyens de payer un été complet ne serait-ce qu’à une seule personne dans cette place, alors travailler avait semblé être la meilleure solution pour pouvoir y entrer. J’étais préoccupé, j’avais changé, c’était palpable. Même Septy’ avait été un peu surprise en me voyant de la sorte, après trois ans. Elle disait que cette étincelle que nous avions en commun auparavant dans nos yeux azurs n’était plus du tout la même. Qu’elle ne la reconnaissait pas. J’avais eu envie de pleurer, de vomir. Je me dégoûtais. Les premiers jours étaient très difficiles pour moi. Je retournais dans le vrai monde : fini l’alcool, fini la drogue, fini les dragues et les nuits blanches. Il était temps pour moi de devenir quelqu’un de responsable et ma sœur était bien décidée à retrouver son bon vieux Jay’ qui n’avait rien de mieux à faire que de l’embêter jusqu’à ce qu’elle pète une crise de nerfs. Peu de gens savaient que September était ma sœur. Je ne voulais pas que notre lien de sang se sache, elle avait une réputation à conserver, aucun besoin de venir la tacher avec la mienne qui n’était pas très admirable. Le ténébreux, l’anti-sociable, celui qui fait peur, le fou au camembert… c’était rageant ! Enfin, s’il y avait bien un endroit où je n’avais pas besoin de me cacher, c’était dans les cuisines, là où personne ne nous voyait lorsqu’on travaillait. Je n’avais pas voulu qu’on sache non plus que j’étais le frère de LA September, l’hôte si belle, si admirable… enfin, vous voyez le genre. Mais cette tête de blonde qui me servait de sœur avait eu l’idée de venir me voir après son boulot, me sautant au cou lorsqu’elle m’avait vue, sous l’air étonné de tous les autres. Et voilà où j’en étais maintenant… C’était la première fois que j’avais affaire à une situation aussi compliquée. C’était incroyable de voir à quel point j’avais le don de me mettre dans tout ça à chaque place où je mettais les pieds. À croire que je n’étais pas fait pour avoir la vie tranquille… pas comme ces bourges qui n’étaient bon qu’à prendre le thé. Mais encore une fois, je ne pouvais me prononcer sur ce sujet… parce qu’un membre de ma famille et mon ami d’enfance étaient actuellement membre de cet espèce de cercle vicieux qui me faisait sortir de mes gonds.

    Heureusement que je m’entendais bien avec mes collègues. Heureusement. Oh oui ! Parce que la vie aurait été bien dure sans eux tout autour. Déjà, avoir ma sœur à mes cotés pour me replacer était une chose, mais je n’arrivais tout simplement pas à m’enlever Lyam de la tête, après trois ans de séparation, retrouvailles qui s’étaient terminées sur une note assez étrange. Enfin, je n’avais pas vraiment envie de parler des nombreuses fois où on s’était croisé dans la résidence et à chaque fois que nos regards s’étaient croisés sans pour autant que l’un ou l’autre n’ose faire le premier pas… Alors que trois ans auparavant, au diable les autres tout autour ! Nous nous serions naturellement pris dans les bras, lui si petit, disparaissant à toutes les fois dans l’étau énorme que formaient mes bras. Je ne savais pas encore comment gérer tout ça et pour tout vous dire, je n’étais pas très à l’aise pour en parler. Il y avait malheureusement des aspects de ma vie dont je n’étais pas bien faire aujourd’hui et que je voulais épargner à plusieurs de mes connaissances. Ils n’avaient pas besoin de savoir que j’étais le genre de personne à accumuler conneries par-dessus connerie sans même le réaliser. Heureusement que j’avais le moral solide.

    Et pourtant, je me surprenais toujours à très bien m’en sortir, même si je ne semblais être bon qu’à me plaindre dans ce nouveau boulot. Andie était une habituée et c’était vers elle que je me tournais le plus souvent, même si j’étais aussi très orgueilleux et que je devais marcher bien fort sur ce petit défaut pour demander conseil. Quel principe idiot dans la vie ! Et pourtant, je ne pouvais pas m’en passer, bien que j’aurais voulu .Et j’aimais donner conseil. Le concept de la contradiction était très présent dans ma personnalité et des fois, je me demandais bien comment les autres faisaient pour me comprendre. À croire qu’il y avait un moyen de me déchiffrer que je n’avais pas encore trouver. Et Dieu seul savait si j’allais y parvenir un jour. Oui bon, passons sur moi et ma difficulté à me comprendre.

    Andie était le genre de fille ultra-simple qui ne demandait pas un décodeur pour savoir ce qu’elle disait. J’aimais bien passer mon temps avec elle, jaser de tout et de n’importe quoi en premier lieu, puisqu’on avait que ça à faire en lavant la vaisselle. Au fil du temps, même si j’étais nouveau de cette année et que j’étais ici que depuis quelques semaines, nous nous étions beaucoup rapproché. Elle était le genre de personne à qui je déballais très facilement toute ma vie entière comme si c’était le truc le plus naturel du monde. Elle n’avait pas encore fui, c’était bon signe. Enfin, on était qu’au début de l’été. Il pouvait se produire n’importe quoi. Ce n’était pas une situation que j’envisageais, mais j’étais toujours méfiant. Pas vis-à-vis d’elle, mais de moi. Je pouvais être le pire idiot de la terre lorsque je le voulais bien. Heureusement que je l’avais eu dans mes pattes ce matin ; je sentais que j’allais exploser d’un moment à l’autre et rien ne valait une bonne dose d’Andie le matin pour se calmer un peu. La pauvre avait malheureusement trouvé un moyen moins pratique, mais tout aussi efficace, pour attirer mon attention ce matin et je ne pus m’empêcher de la taquiner un peu. Ce n’était pas méchant, elle savait à quel point je l’aimais.

      « Oh, arrête de faire l’idiot. »
      « T’en demande un peu trop là. Je verrai si je peux faire ça pour toi. »

    Phrase qui n’eut pour effet que d’agrandir ce sourire que j’avais de collé sur le visage, bien que je tentais malgré moi d’avoir l’air un peu moins imbécile. Allez savoir pourquoi je n’y arrivais pas. Je rigolai légèrement lorsqu’une petite couette blonde passa directement sous mon nez pour aller se coller contre Kaylie. Ha ! Comment le manquer lui, ce petit Devan. Croyez moi, de tous les hommes dans cette baraque, il était celui qui faisait le plus craquer les dames. J’en étais jaloux. Je m’accroupis par terre pour tenter d’être à la hauteur de ce petit bout de chou, avant de lui pincer le nez amicalement et de lui ébouriffer les cheveux.

      « Regardes-moi ce qu’on a là : un monstre. Dis-donc, à te suivre de la sorte, il pourra facilement prendre la relève l’an prochain, t’en penses quoi ? »
      « Merci pour le plateau. Je suis sûre qu’elle cherche une raison de me virer. Tu sauves mon emploi. »
      « T’inquiètes, elle va me virer moi avant de te virer toi. Je fais peur aux clients. Et l’autre taré qui aide pas en me traitant de psychopathe. Je suis pas méchant, non ? T’en penses quoi toi, tête de blond ? »

    Je relevai la tête vers mon ami, mes yeux bleus allant se planter dans les siens avec cette étincelle amusée qui s’animait en moi dès que je retrouvais un peu de mon sens de l’humour… particulier. Il fallait être habitué à m’entendre parler de la sorte, puisque certains – trop même – le prenait au quart de tour et laissez moi vous assurer que j’avais eu ma dose de gifle dans les dernières années. Enfin… vous voyez. Je me redressai, reprenant le plateau qu’avait pris Andie auparavant, m’affairant à placer les trucs nécessaires sur la table juste derrière nous. Et une autre matinée en route… au moins, si elle avait commencé sur le mauvais pied, je pouvais espérer qu’elle continuerait sur une meilleure note.
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MessageSujet: Re: i'm walkin' on sushine feat. andie <3   i'm walkin' on sushine feat. andie <3 EmptyVen 19 Juin - 3:30

    Mon purgatoire, ou trou à rats, tout dépendait de mon humeur, me devenait incroyablement familier, et en deux ans et demi, j’avais finalement acquis bien plus de savoir que je ne l’aurais cru. Je n’aurais jamais imaginé que je puisse faire un tel travail. Cela dit, en ayant arrêté le lycée en fin de seconde et fuit la France jusqu’en Irlande quelques mois après, les possibilités d’emplois étaient grandement réduites, et je me réjouissais d’avoir ce boulot, quand bien même il devenait parfois pénible. J’étais certaine que je n’en trouverais jamais d’autre. Je n’avais pas la moindre qualification, j’avais appris sur le tas, avec les autres employés. Il fallait impérativement que je garde ce travail donc, je ne pouvais faire autrement. C’était bien pour cela que je remerciais Jayden pour son intervention. Si jamais j’avais le malheur de perdre cet emploi, cela aurait été catastrophique, je n’aurai plus eu de toit et plus rien pour vivre avec Devan ! Cette idée me filait le cafard, j’étais tout simplement horrifiée à l’idée d’imaginer que je ne pourrais pas tenir mon engagement et m’occuper correctement de ma tête blonde. J’oubliais très vite cette alternative, je garderais mon boulot, aucune raison pour qu’elle ne me vire. En deux ans et demi, j’avais été irréprochable, pas le moindre accro avec un client, pas de catastrophe, j’avais appris très vite que je n’étais qu’un larbin, là pour être mal traité, que ce soit par les vacanciers ou par la patronne. J’avais soudainement l’impression de n’être qu’un vulgaire gibier de chasse coincé entre deux chasseurs avides de ma mort prochaine… J’avais réellement un esprit des plus tordus, heureusement que mon entourage ignorait cette partie de moi, celle enfouit au plus profondément de moi, celle qui était totalement ravagée de la cafetière.
    J’avais fini par m’habituer à cet endroit, au bout de deux ans, et même s’il y avait des hauts et des bas, je crois que je n’aurai pas aimé être ailleurs qu’ici… quoi qu’avec l’arrivée de Laury… Lawrence, je pourrais changer d’avis. Pas que je ne souhaitais pas le voir, quoi que… seulement c’était bien trop compliqué. J’étais embourbée dans une mélasse dont je ne pouvais inévitablement pas me sortir, même par la simple fuite… J’en revenais à ma question, pourquoi de tous les endroits existants avait-il fini là où je travaillais ? Hasard, pur et simple. J’allais finir par croire la citation « le hasard fait bien les choses »… enfin « bien » façon de parler hein. Ma vie était rodée maintenant, et il venait tout balayer d’une seule traite comme un ouragan emportant une simple maison de bois. Laury, tu es définitivement la chose la plus complexe de toute mon existence… et ce, encore malgré moi. Heureusement, maintenant que j’étais en présence de Jay’, je cesserais d’y penser, du moins je l’espérais, sinon j’avais de quoi me traiter de cinglée pour la quatrième fois aujourd’hui.

    En compagnie de Jay’ et de son habituel caractère de clown que j’appréciais grandement, je pouvais me recentrer. Je chassais rapidement Lawrence de mon esprit, j’aurai tout le loisir de me torturer lorsque j’aurai l’occasion de le croiser, si je ne continuais pas à l’éviter. Je me découvrais un talent inné pour m’enfuir à toute jambe sans que l’on ne me remarque, très utile pour éviter une personne qu’on ne souhaitait pas voir, ou plutôt que l’on préférait fuir… je fuyais le seul qui avait eu de l’importance pour moi lorsque j’étais une adolescente solitaire et brimée par ses parents cinglés. Tiens, je devais tenir d’eux cet esprit tordu qui ne me caractérisait pas, puisque personne n’avait conscience de ma folie intérieur. Ils étaient tordus avec Dieu, j’étais tordue seule. Je me demandais si Jay continuerait de me confier le moindre aspect de sa vie, s’il savait à quel point j’étais déglinguée. Connaissant Jayden, ça ne lui ferait ni chaud ni froid que je sois cinglée, au contraire, il apprécierait grandement de voir qu’il n’était pas le seul psychopathe de la troupe. Pas que je le croyais psychopathe, c’est lui qui employait ce terme, pas moi.

    Je me concentrais sur les idioties de Jayden, en essayant de vraiment changer mes idées, et de chasser Laury… Lawrence définitivement de mes pensées, du moins jusqu’à qu’il me tombe comme « par hasard » dessus. Vraiment, Jay’ était un véritable clown lorsqu’il s’y mettait, mais il avait l’honneur de me faire sourire, peu l’avait. Devan bien sûr, il était celui qui me le donnerait toujours, Eli de temps à autre, et BJ quand il s’en prenait subitement à Jayden sans prévenir, et que Jay’ tentait maladroitement de se débarrasser de lui.

    « T’en demande un peu trop là. Je verrai si je peux faire ça pour toi. »
    « Quelle andouille, j’te jure. » Répliquais-je face à lui tandis qu’il s’accroupissait devant ma tête blonde.

    Comme à son habitude, Devan râla légèrement lorsque Jay’ lui ébouriffa les cheveux. Apparemment, il n’appréciait que lorsque cela venait de moi, j’ignorai pourquoi. Néanmoins, j’avais pu observer à quelle vitesse, Jay’ s’était pris d’affection pour mon petit ange, alors que ce dernier devait encore s’interroger quant à la façon de se conduire avec Jay. Il le regardait comme s’il attendait quelque chose de particulier venant de Jay, un truc qui lui dirait s’il devait être effrayé, amusé ou tout simplement normal. Le regard que Devan portait à Jay me faisait toujours sourire, cependant cette fois-ci je ne souriais pas exactement.

    « T’inquiètes, elle va me virer moi avant de te virer toi. Je fais peur aux clients. Et l’autre taré qui aide pas en me traitant de psychopathe. Je suis pas méchant, non ? T’en penses quoi toi, tête de blond ? »
    « Comment tu lui parles ? » M’insurgeais-je modérément. « C’est quoi ce surnom ? » M’étonnais-je.

    Nous affairant à faire notre travail, nous allions poursuivre la conversation jusqu’à que nous soyons forcés de nous séparer. Ce n’était pas de sitôt que nous allions nous quitter d’ailleurs. Je m’occupais ainsi de mettre la table, lorsque l’impossible se produisit… Bon d’accord, finalement je croyais à l’enfer, et j’étais certaine d’y être vouée, maudite comme j’étais. J’attrapais soudainement la manche de Jay afin de l’emmener avec moi vers l’intérieur, Devan suivrait.

    « Urgence. » Sifflais-je entre mes dents, m’enfuyant littéralement de la terrasse.

    J’avais réellement honte, je me servais de Jay comme bouclier pour que « lui » ne me vit pas. Etais-je à ce point amère à propos de sa façon douteuse de me quitter quatre ans plus tôt, ou étais-je simplement trop lâche pour l’affronter une bonne fois pour toutes ? Je ne refusais pas de le voir, je ne voulais simplement pas que cela se passe à cet instant précis… à dénombrer le nombre de fois que j’avais fui, ce n’était vraiment pas pour tout de suite. Je lui avais bien parlé à la salle de musique… je n’avais pas vraiment eu le choix, remarque. Mais c’était sûrement parce que je lui avais menti que je ressentais le besoin de le fuir.
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Jayden E. Hans
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MessageSujet: Re: i'm walkin' on sushine feat. andie <3   i'm walkin' on sushine feat. andie <3 EmptyVen 19 Juin - 6:37

    « Je savais très bien que je n’aurais jamais du arrêter le lycée. Ma mère m’en avait voulu pour ça, mon père également. Ils disaient que je jouais un peu trop avec mon avenir, que je prenais des risques que je pourrais très facilement m’éviter, que je n’aurais pas la même qualité de vie si je n’obtenais pas au moins mes études lycéennes. J’avais abandonné parce que j’en avais marre, je ne trouvais pas la motivation, j’étais incapable de m’épanouir comme je l’aurais souhaité. J’avais découvert une autre passion qui m’animait, et qui n’avait aucun lien avec les calculs ou les règles de grammaires. Tout ça, pour moi, ce n’était que du bourrage de crâne et des heures à perdre dans un établissement qui sent le renfermé. C’était à mourir. Lyam et September n’avait pas vraiment été d’accord avec mon choix non plus, mais je leur avais tout expliqué. Je n’aimais pas tout ce qu’on voyait en cours, j’aimais la musique. J’étais une espèce d’accro au rock des années 80, je tentais comme je pouvais de reprendre les chansons de mes artistes préférés, même si mon idole avait toujours été – et serait toujours – la Madone. Enfin, passons sur mes goûts musicaux. J’avais commencé à chanter et lorsque la chance s’était présentée à moi, j’avais quitté Los Angeles pour aller dans les bars de Vegas, où le public était nettement plus large et plus diversifié. J’y avais trouvé une certaine satisfaction, l’impression de remplir un vide, mais je n’étais pas nécessairement heureux avec ce choix. Malheureusement, je pensais que dans la vie, chacun se devait de faire des compromis pour réussir, et c’était ce que j’avais fait. J’attendais toujours mon heure de gloire, le moment où la machine s’enclencherait, mais il ne venait pas. Tant pis. J’allais encore attendre. Si j’avais été capable de le faire pendant 3 ans, alors une année ou deux de plus ne me ferait pas de mal. Et puis, passer l’été dans cette résidence me permettrait peut-être de me ressourcer, me redécouvrir en tant qu’artiste, me trouver une meilleure voir. J’ignorais ce que je faisais ici, ou du moins, ce que cette place pourrait me rapporter, à moi. En tirerais-je des avantages à la fin de l’été ? Allez savoir. J’étais tout de même curieux de savoir quel genre de personne je deviendrais après tout ça. J’étais terriblement influençable par mon entourage. Peu à peu, je semblais laisser tomber ma nouvelle carapace que je m’étais forgé trois ans auparavant… Je commençais même à faire des câlins à Billie-Joe ! Grosse évolution ! Alors que l’an dernier, les seuls câlins que je donnais à des garçons… eh bien, c’était à ceux que je voulais dans mon lit le soir. Areuhm. Passons.
    Enfin, je ne pouvais pas me plaindre à la fin, même si la clientèle était chiante, qu’on avait des espèces de tombeur à deux cents comme « mini-boss » et que la patronne était une capricieuse qui ne savait que se plaindre du travail de ses employés. Bien sûr, lorsque c’était ses hôtes chéris qui se mettaient les pieds dans les plats, rien n’était bien grave. Mais Jay’, Andie ou BJ par exemple ! Oulala ! Je peux vous assurer qu’on avait intérêt à se tenir droit. Heureusement, la complicité que nous avions entre nous trois était toujours un bon point qui m’aidait à passer au travers de cet enfer sans avoir besoin de péter une crise de nerfs. Oui, ca m’arrivait. Après tout, je n’étais pas le frère de September Hans pour rien. J’avais la nette impression que la pauvre petite était reconnue pour son mauvais caractère au sein de son équipe. Et comme tout membre de la famille qui se respecte, je n’échappais pas à la règle… même si Septy’ était en quelques sortes un cas unique qu’on ne voyait que très rarement. Oh, je ne me plaignais pas d’être comme j’étais… après tout, je ne faisais que jeter un coup d’œil à ma sœur pour finalement me dire que je n’étais pas aussi pire que j’en avais l’air.

    Non au contraire, je pouvais sans aucun doute être le garçon le plus attentionné et le plus doux si je le voulais. Important de préciser que ce n’était que sous ma volonté et que si je ne me sentais pas d’humeur, alors c’était à vos risques et périls. Je ne me mettais pas responsable des foudres de mon caractère. Je crois que si Andie ne serait pas apparue ce matin, j’aurais vraiment fini par assassiner quelqu’un, sans aucun doute le cinglé qui me traitait de fou. Ce serait ma première victime, je le sentais… Bien sûr, il ne fallu qu’une petite tête blonde pour me faire oublier toutes mes pensées négatives. Je ne pouvais pas résister à ce gosse, même si je n’étais pas trop « maternel ». En fait, je me voyais un peu comme l’oncle énervant qui fait des blagues complètement idiotes. Andie était la maman.

      « Comment tu lui parles ? C’est quoi ce surnom ? »
      « Bon, Andie-chou aime pas. ‘Va falloir te trouver un autre surnom mon ptit ! Tu me diras ce que tu préfères d’accord. »

    Et ma conversation avec un gosse qui ne devait pas avoir plus de quatre ans se termina sur cette note, avec un petit clin d’œil amical. J’avais beau bien m’amuser, si la patronne me surprenait à parler avec un petit garçon, j’étais un homme mort, et Andie encore plus. Je m’affairai donc à retourner à mon travail et Andie fit de même, laissant un silence loin d’être inconfortable. Au contraire, il était toujours apaisant ce silence. Nous ne parlions pas, nous travaillions, mais seulement la présence de l’autre contribuait à faire en sorte que bosser n’était pas si pénible que ça finalement.

      « Urgence. »
      « Hein ? »

    Et avant même que j’ai eu le temps de réagir, Andie tira sur ma manche et m’entraîna à l’intérieur, semblant vouloir fuir quelque chose. Mon expression laissa pendant plusieurs secondes un air complètement perdu. Ma carrure assez imposante lui servait en quelque sorte de bouclier contre je ne savais trop quoi et je mis quelques minutes avant de comprendre qu’elle tentait de fuir quelqu’un. Aussitôt, je me retournai pour regarder autour de moi, laissant ma curiosité m’emporter. Je ne pus tenir ma langue très longtemps.

      « Il t’es passé une bulle au cerveau ? »

    Réflexion idiote, mais digne de moi. Enfin, vous voyez le genre…
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MessageSujet: Re: i'm walkin' on sushine feat. andie <3   i'm walkin' on sushine feat. andie <3 EmptyVen 19 Juin - 11:26

    Voilà que j’avais encore honte, mais bien plus que précédemment. N’étais-je pas sensée être une adulte responsable – et ce depuis quatre ans – qui affrontait les problèmes au lieu de les fuir ? J’étais sensée le faire oui, surtout que j’avais une petite tête blonde avec moi dont je devais rendre grand soin, ce qui signifiait bien qu’il me fallait être adulte et responsable. En temps normal j’affrontais les problèmes, je les affrontais depuis le début, depuis qu’il était là avec moi, depuis quatre ans qu’il était là. J’avais surmonté le problème que posaient mes parents, j’avais même quitté la France pour cela, et je m’étais construite une vie lentement mais sûrement, j’avais réellement fait preuve de courage et de responsabilité, alors pourquoi devais-je arrêter soudainement ? Affronter les problèmes ne m’était pas inconnu, et d’ordinaire je le faisais sans rechigner. S’occuper d’un problème était selon moi le meilleur moyen d’en être débarrassé définitivement… Etait-ce donc ça ? Si je réglais mon problème avec Lawrence, je serais en quelque sorte débarrassé de lui. Peut-être qu’une partie de moi désirait encore qu’il reste, qu’il ne fut jamais parti, m’abandonnant sans prévenir. Oui, c’était sûrement cela. Régler mon problème avec Laury le ferait partir une nouvelle fois, et je désirais ardemment qu’il reste, bien que je ne l’avouerais jamais à voix haute. Il était déjà difficile de me l’avouer tout simplement, alors l’avouer à tout le monde… impossible. Quelle emprise avait-il encore sur moi pour que je formule dans mes plus profondes pensées mon envie qu’il reste ? Je savais pourtant que je lui en voulais, d’être parti sans prévenir, de m’avoir abandonnée sans le moindre mot, d’avoir refusé de me parler par la suite, de m’expliquer pourquoi il partait et obtenir de lui une réponse quant à la possibilité qu’il revienne, que ce soit pour moi ou pour une toute autre raison. Aujourd’hui encore, je me trouvais stupide de penser cela. Notre relation était bien loin de ce que je qualifierais une relation de couple, nous étions amants, nous passions plus de temps au lit qu’en dehors. Cette passion qui nous animait subitement, et que nous ne pouvions freiner, avais-je réellement eu tort de croire que ça n’avait pas été seulement une relation physique, sur laquelle reposaient en réalité de vrais sentiments inavoués ? Que ce soit les siens, ou les miens. Il était bien la seule relation humaine que j’avais eu durant mon adolescence, alors il prenait forcément une importance démesurée à mes yeux, il n’y avait eu que lui, et pourtant aujourd’hui j’en venais à le fuir dès que j’avais l’occasion de le croiser.
    Je fuyais donc, lâche, refusant systématiquement de lui donner une occasion de venir me parler et de s’expliquer. Je n’étais pas très claire si vous voulez mon avis. Je voulais plus que tout qu’il m’explique pourquoi il était parti sans rien me dire, pourquoi il m’avait subitement de me parler, allant jusqu’à refuser de me parler en ne décrochant pas ce foutu téléphone ! Et pourtant, je ne lui donnais pas l’occasion de le faire. Peut-être que je savais d’avance qu’il ne le ferait pas, qu’il avait enterré le passé pour se concentrer sur le présent. Moi, je ne pouvais tout simplement pas enterrer le passé, car mon passé avec Laury était aussi mon présent dans cette résidence. Laury n’avait finalement jamais cessé d’être mon présent, et je crois bien qu’il ne cesserait jamais de l’être. Un présent que je n’affrontais pas, du moins pas encore. Je finirais bien par le faire, il comprendrait que je l’évitais, et il ferait alors tout pour me parler, et pour à son tour me demander pourquoi. Je n’étais pas encore prête à répondre à cette question, je crois que je ne le serais jamais vraiment.

    Ainsi lorsque j’avais vu Laury arrivé sur la terrasse et rejoignant ses deux amis, je n’avais pas pu m’empêcher de fuir une nouvelle fois devant lui, avant qu’il ne me remarque. Et avec la carrure qu’il avait, Jay’ était tout désigné pour me servir de bouclier, bien que j‘avais un peu honte de me servir ainsi de mon ami sans le lui expliquer dans l’immédiat. Etais-je à ce point terrorisée pour fuir Laury de cette façon ? Mais le fuir l’empêchait d’appartenir à mon passé, je le savais, je le gardais bien plus dans le présent si je l’empêchais de m’expliquer pourquoi, même si je désirais vraiment avoir la réponse à cette question. Instantanément, j’avais donc saisi la manche de Jay pour le tirer avec moi… enfin vu ma force de mouche en face de la sienne, c’était surtout qu’il acceptait de me suivre. Je le remerciais intérieurement, il se doutait bien que je ne pétais pas simplement un plomb subitement, mais que j’avais très certainement une raison d’agir aussi brusquement. Il ne comprit cependant pas pourquoi je le faisais, répondant un « Hein ? » très prononcé, l’air de dire « qu’est-ce qu’elle me fait encore ? »
    Ce n’est qu’une fois à l’intérieur que je n’eus plus l’air d’être une cinglée ayant pris un coup sur la cafetière. Quoi que… Je crois que j’aurai toujours l’air d’une cinglée pour Jay’ lorsque j’avais des comportements soudains comme maintenant. Et dire que cela l’amusait de me voir ainsi. Imaginait-il un seul instant que je pouvais être dans la plus grande panique de ma vie sans qu’il ne s’en rende compte ? Non, sûrement que non. Pour une fois, je ne m’amusais pas du comportement de clown de mon ami.

      « Il t’es passé une bulle au cerveau ? »
      « Ah ah, très drôle. » Raillais-je, tandis qu’il s’amusait.

    Dans n’importe quelle situation, j’aurais ri de sa plaisanterie, mais pas dans cette situation précisément… J’étais poursuivie, j’en étais certaine, le destin existait et il jouait avec ma patience avec un malin plaisir.
    Devan n’avait pas suivit immédiatement, il avait tourné la tête vers Laury, l’avait regardé quelques secondes avant de nous rejoindre. Il avait l’habitude de me suivre partout dans cette résidence. Il leva la tête vers moi, un air interrogateur sur le visage, et me trahit auprès de Jayden.

      « Laury ? »

    Les deux pieds dans le plat mon ange !

      « Tu es dignement le fils de ton père. » Dis-je à Devan qui s’occupait déjà de son playmobil à nouveau. Je ne vois pas pourquoi je lui avais acheté toute la boite, il ne jouait qu’avec celui-là.

    Dès lors je m’attendais à tout de la part de Jay’ mais une chose était sûre, il n’irait pas me vendre à Laury, il aurait alors trop peur de perdre le prochaine pari, auquel j’aurais trouvé un défi qu’il ne serait pas prêt d’oublier.
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