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 It seems it's written - But we can't read between the lines [PV Eliott]

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Adam J. Hunter
Adam J. Hunter
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MessageSujet: It seems it's written - But we can't read between the lines [PV Eliott]   It seems it's written - But we can't read between the lines [PV Eliott] EmptySam 18 Juil - 13:51

Lundi 15h55.

Jetant un dernier regard par-dessus son épaule, Adam poussa la porte à deux battants qui permettait l’accès à la terrasse. Eclairée par quelques timides rayons qui brisaient l’étendue laiteuse du ciel, elle apparaissait comme le havre de paix qu’elle se devait être, propre à accueillir les longues discussions des résidents – hôtes, employés, vacancières - venant s’y asseoir. Cela faisait partie de ces lieux de la résidence où le brouhaha incessant - qui se propageait inlassablement dans le reste des pièces - était absolument inaudible, les paroles prononcées se détachant donc clairement de ce silence de plomb, à peine entaché par le murmure du vent.
C’était donc tout naturellement ici que le jeune homme s’était dirigé en ce milieu d’après-midi, sa démarche légère le guidant jusqu’à une chaise, longeant la bordure marbrée de la terrasse. Pour un lundi – d’habitude mouvementé par une sorte d’agitation fébrile, qui s’éteignait au fur et à mesure où la fatigue se réveillait -, la matinée avait été d’un calme remarquable, à peine troublée par quelques demandes polies et, somme toute, assez agréables à réaliser. Ca, c’était le côté plaisant de sa fonction d’hôte, mais s’il profitait à un tel point de ces moments de répit, c’était avant tout parce qu’ils étaient rares. Peu sûrement s’imaginaient les clientes hautaines, qui le dévisageaient de leur regard impitoyable, et réclamaient toute l’attention sur leur petite personne. C’était pourtant bien plus courant d’avoir affaire à ce genre de cliente, qu’à des jeunes femmes sympathiques et indulgentes qui avaient très bien compris que, s’ils étaient des hôtes, ils n’en restaient pas moins des hommes – et, comme on dit, l’erreur est humaine.
Cela expliquait en grande partie que leurs nerfs soient soumis à une pression non négligeable à longueur de journée – et souvent de nuit -, ce qui aboutissait bien souvent à des conflits. Dirty Diana n’arrangeait bien sûr pas les choses, avec ses rumeurs qu’elle diffusait minutieusement dans chaque brèche de l’un des murs de la résidence, et qui se propageaient comme une pandémie, en n’épargnant personne. Désormais, chacun savait pertinemment que ses faits et gestes seraient épiés, et sûrement jugés digne de faire partie du prochain scandale qui éclaterait. Jusque là, il était vrai, Adam était passé entre les mailles du filet. De toute façon, il n’avait pas vraiment eu le choix : en tant qu’hôte, l’apparence primait sur tout le reste. Ce qu’il pensait, ce qu’il ressentait, n’avait aucune importance, si tant est que cela soit soigneusement camouflé derrière un sourire dénué de la moindre parcelle de sincérité. Mais voilà que son nom était lui aussi apparu sur le site Internet, au côté de ceux de Billie-Joe et de Jayden, pour n’en citer que deux. La raison ? Oh, il ne fallait pas chercher bien loin ! Le début récent de sa relation avec September avait fait jaser l’insatiable « concierge », une fois de plus. De toute façon, il fallait bien se faire à l’idée que l’intimité, ici, était une chose impensable.
Si on y réfléchissait bien, en fait, il n’avait jamais vraiment eu d’intimité. Ayant grandi dans un cercle familial restreint, composé en tout et pour tout de son père lâche et de sa grand-mère tyrannique, il avait toujours été un objet d’attention particulier. C’était comme si, pendant les premières années de sa jeunesse – jusqu’à son émancipation -, il avait avancé dans un chemin tracé à l’avance, où chaque détour avait été soigneusement pensé, où chaque ornière avait été minutieusement signalée. Sous cet angle, cela ne paraissait pas extrêmement difficile à vivre. En réalité, il en était arrivé à force à un point incommensurable de soif de liberté, qui l’avait poussé à prendre son indépendance. Pendant deux ans, il s’était acharné à rattraper ce temps qu’il estimait perdu. Rétrospectivement, ce n’était peut-être pas la partie de sa vie dont il était le plus fier, mais – au moins – il était exempt de tout regret.
De temps à autre, perdu dans l’amas confus de ses pensées, il jetait un coup d’œil à la splendide cours de la résidence qui s’étendait sous lui. Quelques personnes s’y baladait, et ce spectacle, où chaque personnage se déplaçait de manière coordonnée - comme dans un ballet parfaitement organisé – accaparait tous ses sens. Il savait parfaitement que, d’un instant à l’autre, cette trêve s’achèverait et que le goût d’infinité qui trônait pour l’instant dans son esprit disparaîtrait aussitôt. Ce n’était certes pas un grand solitaire, et il aurait apprécié de retrouver ici un ami, un proche ou une connaissance, mais il savait bien que chacun était totalement pris dans ses occupations, tout comme lui-même l’avait été quelques instants auparavant. Il avait beau désirer pouvoir stopper la marche effrénée du temps, tout se déroulait autour de lui avec cette implacable rapidité propre à la vie.
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Eliott P. Fox
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MessageSujet: Re: It seems it's written - But we can't read between the lines [PV Eliott]   It seems it's written - But we can't read between the lines [PV Eliott] EmptyDim 19 Juil - 19:16

It seems it's written - But we can't read between the lines [PV Eliott] 035 It seems it's written - But we can't read between the lines [PV Eliott] R2jpdd_th
ADAM & ELIOTT


    Il y a des jours où je me sens bien, d’autres où je sens encore cette fatigue qui me pèse, je ne dors presque pas, et même si je suis en vacances aujourd’hui, c’est difficile de s’en sortir, j’aime cette solitude à laquelle j’ai été contrainte, je m’y suis habituée, j’ai parfois besoin d’être entouré mais c’est quelque chose d’éphémère, je ne peux pas me passer de cette sensation que l’on éprouve quand on a personne, quand on a aucune attache et qu’on peut faire ce qu’on veut. Je suis libre comme l’air, et si demain j’ai envie de partir, qu’est ce qui m’en empêche ? Je ne me suis jamais posée la question de ce que je vais faire demain, mais savoir que je peux vivre ma vie comme je l’entends, ça me satisfait, je n’ai besoin de rien de plus. Je n’aime pas parler de moi, je suis du genre à souffrir en silence, et à me soigner par la drogue. Cette substance illicite fait partie de moi, elle m’aide dans les moments les plus durs, c’est ma meilleure amie, je sais que je suis prise dans ce cercle infernale, et qu’il m’est impossible d’en sortir, mais qu’est ce que ça peut bien me faire ? Je n’ai pas envie de m’en sortir, j’aime tout ce qu’elle me procure.

    Je cache mes émotions, aucunes ne peut se lire sur mon visage, je suis comme la pierre, il est impossible que quelqu’un parvienne à briser la roche que j’ai entretenu autour de moi, oh bien sur il est déjà arrivé à une personne de la fissurer, mais je fuis, c’est lâche vous trouvez ? Pas pour moi, c’est juste une façon comme une autre de me protéger. Il y a beaucoup de choses que je cache, des cicatrices, des bleus, des émotions, des sentiments, j’ai toujours eu cette tendance à me dire que si je suis née, ce n’est peut être pas pour me faire des amis, et vivre le grand amour, peut être que je suis née pour intriguer et agacer les gens ? C’est ce que je préfère me dire. Aujourd’hui, c’est un jour particulier, en effet, je n’ai pas besoin d’aller en cours, et j’ai encore moins besoin d’aller travailler, c’est comme ça depuis environ une semaine.

    Néanmoins, il y a certaines habitudes qui ne partent pas. Celle de me piquer au réveil restera toujours. Je sais qu’il y a certaines choses que je ne peux pas cacher, les séquelles de la drogue en font partie, ces cernes que j’ai sous les yeux je ne peux pas les effacer, tout comme ces bleu sur mes bras causés par la seringue qui pénètre tout les matins dans mon bras. Encore une fois je n’y échappe pas, je m’écroule sur le lit une fois la seringue à terre, je plane, les souvenirs de mon enfance refont surface, mais ça n’a pas d’importance, cette fois je suis anesthésier contre la douleur, contre les larmes, je ne ressens rien. Je suis juste dans un autre monde. Je met plusieurs minutes à remettre les pieds sur terre, il est déjà 15h45 quand je commence à me sentir d’attaque à sortir de ma chambre pour aller affronter le soleil et la foule, la terrasse me semble être le bon endroit, cette endroit magnifique que j’ai pris en photo plusieurs fois, sur chacune d’entre elles se trouve un jeune homme, Adam. Personne ne connait l’existence de ces photos, néanmoins, elles rendent tellement bien que j’ai déjà songé à les lui donner de façon anonyme. Mais en égoïste, je préfère les garder pour moi.

    16h05, je suis enfin sur cette terrasse, je ne fais attention à rien, je ne regarde pas autour de moi, j’ai encore un peu de mal à croire que je suis ici, dans un lieu où je n’ai rien à faire, malheureusement pour moi, je finis par trébucher sur une serviette qui se trouve dans mon passage, je me retrouve à terre, je n’ai pas eu le réflexe de mettre mes mains en avant pour ne pas faire mal, mes réflexes sont diminués par la drogue, je suis à plat ventre par terre, je ne ressens pas de douleur, et pourtant je sens un main se poser dans mon dos, je ne peux rien voir, je vois flou, je me suis cognée la tête, mais je ne sens même pas le sang couler sur ma joue… Tout ce qui m’obsède pour le moment, c’est cette main posée sur moi. Qui est ce ?

    Spoiler:
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Adam J. Hunter
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MessageSujet: Re: It seems it's written - But we can't read between the lines [PV Eliott]   It seems it's written - But we can't read between the lines [PV Eliott] EmptyLun 20 Juil - 0:51

[HS : C’est très gentil de ta part de demander, mais non, ça ne me pose absolument aucun problème =D ! Et même au contraire, je trouve cela très agréable à lire ! ]

Un bruit – ce bruit sourd et brut, particulier à la chute d’un corps – le fit légèrement tressauter. Perdu dans ses pensées, il n’avait pas entendu la silhouette féminine franchir le seuil de la terrasse, et qu’elle fît fût une brusque entrée en scène. Elle était allongée, face contre terre, et visiblement très mal en point. Son regard détecta immédiatement l’origine de l’accident : une serviette, qu’il n’avait pas vu lorsqu’il était entré dans la pièce quelques instant auparavant, et qui pourtant était tout à fait propice à provoquer la chute de ceux qui s’aventureraient jusque la terrasse. Adam s’approcha d’elle, pensant sincèrement qu’elle devait avoir perdu connaissance. C’était d’ailleurs une hypothèse tout à fait probable, si l’on considérait la violence du choc, et la surface dure sur laquelle elle avait été projetée. Accroupie à ses côtés, il posa une main entre ses deux omoplates, l’autre l’aidant à la faire basculer sur le dos, afin de pouvoir observer son visage. Une vacancière. Son nom était là, tout près, dans son esprit, mais il ne parvenait pas à se le remémorer. Cependant, il se rappelait parfaitement de son visage, il l’avait croisé plusieurs fois, et avait même eu l’occasion d’échanger quelques mots avec elle. Elle faisait en effet parti de cette catégorie de clientes compréhensives, qui prenaient plaisir à entretenir une discussion avec l’hôte qui les servait, et n’avaient pas sans cesse la critique à la bouche.
Un détail de son minois retint cependant l’attention du jeune homme, qui se pencha sensiblement sur elle : ses paupières étaient dilatées. Plusieurs choses pouvaient en être la cause, bien sûr, mais l’idée qui vint en premier à l’esprit peut-être un peu trop fertile d’Adam fût la présence dans son sang d’une substance illicite. Son pressentiment fût confirmé par le regard qu’il posa sur son bras, parsemé de bleus, et qui trahissait la seringue qu’elle devait côtoyer régulièrement. En fait, contrairement à ce que les apparences laissaient suggérer, le nombre de personnes qui résidaient ici et qui camouflaient leurs blessures sous la drogue ou l’alcool était assez élevé – plus en tout cas que ce qu’il avait pensé au début. Bien sûr, ce n’était pas une solution en soi – puisque cela ne réglait jamais la source du problème - , mais ces gens là avaient au moins le mérite de ne pas geindre à longueur de journée, et de ne pas rejeter sur les autres leur propre part de responsabilité. Ils affrontaient seuls – part un chemin détourné, certes, et sûrement pas le plus approprié qui puisse exister – leurs démons, et cela déclenchait forcément une pointe d’admiration – minuscule et insaisissable, mais bien présente - de la part d’Adam. La curiosité innée qui l’avait toujours qualifié faisait cependant apparaître des questions dans son esprit. Pourquoi ? Que cachait-elle ? Des questions qu’il ne lui poserait probablement jamais, de crainte de la gêner ou de l’importuner, et surtout de se montrer indiscret. Après tout, chacun avait ses secrets, et il y avait fort à parier que, si elle choisissait un confident, son choix ne se porterait pas sur lui.
Il écarta d’un geste furtif de la main les cheveux qui s’étaient éparpillés sur son front, et y découvrit une plaie, dont le sang d’un rouge profond contrastait avec la pâleur de sa peau. Pas de doute, elle avait fait une bonne chute. Il chercha instinctivement sur lui quelque chose susceptible de lui venir en aide, et constata - avec regret - que ses poches étaient désespérément vides. Il se releva et, d’un bond, se précipita dans la pièce voisine. La résidence étant un espace public, ils avaient été obligés – en installant les lieux – de mettre en place des trousses à pharmacie à proximité de chaque extincteur. Cela faisait partie des contraintes rigoureuses qui avaient ralenties la mise aux normes de la résidence, mais qui offraient aujourd’hui un appui salvateur à l’hôte désemparé. Il retourna aussi vite qu’il le pût auprès d’elle, quelques lingettes stériles fermement tenues dans sa main droite. Il essuya la marque ensanglantée qui s’était égarée sur sa joue, et recouvrit la plaie. Adam avait fait tout cela avec une minutie extrême, sans la quitter un dixième de seconde des yeux.

« Ca va aller ? ‘Faut avouer que vous vous êtes pas loupée … Et en plus, pas de chance, je ne suis qu’un piètre médecin … »

En plaçant sa main libre derrière sa nuque, il l’aida à se redresser. Le regard de la jeune femme était encore vague, mais il était on ne peut plus soulagé qu’elle n’ait pas perdu connaissance en heurtant le sol. En y réfléchissant bien, cela était même plutôt étonnant.
Elle garderait cependant encore longtemps la cicatrice, souvenir physique de cette rencontre qui ne faisait que débuter.
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