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 Ah mais non ! Je ne suis pas d'accord ft. Caleb

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Ah mais non ! Je ne suis pas d'accord ft. Caleb Vide
MessageSujet: Ah mais non ! Je ne suis pas d'accord ft. Caleb   Ah mais non ! Je ne suis pas d'accord ft. Caleb EmptySam 20 Juin - 2:43

    Pour la première fois de la semaine, je me réveillais précédant mon réveil pour commencer, mais surtout sans la moindre trace d’une quelconque fatigue. Je m’étirais longuement tout en bâillant, alors que dans son lit, Devan dormait encore, suçant son puce et tenant fermement son doudou, sans lequel il refusait de dormir. Je pris un instant pour le regarder dormir, avant de filer pour me préparer à travailler dans les minutes qui suivaient. J’allais jusqu’à la salle de bains, prendre une bonne douche et en profiter pour laver mes cheveux sales, puisque j’avais largement le temps de le faire ce matin. Passant devant le miroir, je constatais avec fierté et bonheur que je n’avais aucune cerne révélatrice d’un manque de sommeil flagrant. Je ne me maquillais pas, je ne le faisais jamais, j’étais toujours au naturel, et puis cela évitait que Jay’ vienne me piquer du maquillage. Ce garçon ! Il passait plus de temps que moi dans sa salle de bains ! Je n’exagérais en rien, le temps d’une douche et de démêler mes cheveux et j’avais terminé. Je n’osais pas imaginer ce que Jayden pouvait bien faire pour y passer autant de temps.
    Habillée comme à l’ordinaire, mes cheveux séchés et coiffés, j’étais fin prête pour m’atteler d’une heure matinale à mon travail. Je m’arrêtais cependant devant le berceau de Devan, il dormait si paisiblement, je ne le réveillerais. Je prenais le baby-phone, et mettait l’un des appareils à côté du lit de Devan, tandis que j’attachais l’autre partie – bien moins encombrante – à mon poignet. Aussitôt qu’il se réveillerait, je reviendrais dans ma chambre, l’habillerais et le laisserais me suivre à sa guise dans toute la résidence, en attendant il dormirait, il en avait besoin lui aussi.

    Je sortais finalement de ma chambre, et me dirigeait naturellement vers les cuisines à cette heure-ci, afin de préparer les tables pour le petit déjeuner, et toutes autres choses que nous devions faire avant que tous les vacanciers ne se lèvent et réclament quoi que ce soit. Il fallait anticiper, c’était ce que cette mégère de patronne nous répétait sans cesse, nous rappelant que nous avions intérêt à nous dépêcher de faire notre travail au risque de le perdre si ce n’était pas convenable. Honnêtement, je ne prenais pas ses menaces au sérieux, elle n’oserait jamais virer quelqu’un en cette saison. L’été était la saison qui nous demandait le plus de travail, elle ne prendrait pas le risque de se séparer d’un employé en pleine saison, non. Je penserais à rassurer Jay’ et BJ dans la journée, en leur expliquant que je l’avais surprise en train de le dire, ce qui était vrai. Encore dans le grand salon, je tombais nez-à-nez avec la dite mégère.

    « Winslow ! » S’étonna-t-elle, comme si je n’aurai pas dû être là. « Allez vous occuper de la véranda. » Me dit-elle. « Des personnes y sont, je veux qu’elles soient parfaitement à l’aise. »
    « J’y vais. »
    Répondis-je très simplement.

    J’aurai préféré lui répondre qu’elle pouvait toujours aller s’en occuper elle, mais je décidais de ne pas trop l’énerver, quand bien même elle ne me virerait pas. Cependant, une fois qu’elle fut partie, je soupirais jusqu’à en vider mes poumons, puis me dirigeais jusqu’à la véranda, prête à servir ces vacanciers.
    J’y entrais tout juste lorsque je vis que les vacanciers étaient en fait trois hôtes, dont Laury, qui me tournait le dos. Machinalement j’avais fait marche arrière rapidement.

    « Ah non… n’importe qui mais pas eux. » Pestais-je toute seule.

    J’eus tout de même le temps de voir que celui qui était tourné de façon à me voir si j’entrais, même en faisant très vite marche arrière, était celui que je surprenais à me regarder très étrangement de temps à autre. Que me voulait-il celui-là ? C’était quoi ce regard étrange qu’il me portait ? Comme s’il avait six millions trois cent cinquante quatre mille huit cent douze questions à me poser sur je ne sais quel sujet ! Que savais-je qui pouvait bien l’intriguer à ce point ? Pitié, faîtes que cela n’ait aucun rapport avec Laury. Et tandis que je formulais cette demande, je comprenais que ça ne pouvait être que ça.
    Je retournais au grand salon, pestant puisque je me croyais seule. Je m’occupais d’organiser le buffet tout en râlant.

    « Ah non, je trouve que j’ai été franchement très correcte ces derniers temps, je pourrais avoir un peu de répit. » Raillais-je, faisant mon travail.

    J’ignorais à ce moment-là que je n’étais plus seule, et lorsque je me retournais, je me retrouvais nez-à-nez avec une personne qui m’était inconnue, étouffant un cri de surprise, puisque je l’étais. Et finalement je soupirais… Je relevais le regard… Oh non…
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MessageSujet: Re: Ah mais non ! Je ne suis pas d'accord ft. Caleb   Ah mais non ! Je ne suis pas d'accord ft. Caleb EmptySam 20 Juin - 19:04

    Ce matin-ci, je me réveillai plus tard qu'à l'habitude. J'étais fatigué c'est temps-ci, pour une quelconque raison que j'ignorais encore. Si je pouvais trouver cette raison, je m'en débarrasserais tout de suite, mais il se trouve que ce n'était pas aussi simple. Malheureusement, il n'y a rien qui est toujours aussi simple. Lorsque j'avais ouvert les yeux en cette matinée ensoleillée, je n'avais pas franchement ressenti le bien être de ma nuit. Sans doute que c'est pour cette raison qu'en me réveillant, j'allai aussitôt fouiller dans l'armoire à médicament pour me trouver un quelconque médicament contre la migraine. J'en aurais franchement besoin pour affronter cette journée qui risquait de ressembler aux autres. Après avoir pris ces médicaments, j'allai me prendre une douche rapide. C'était toujours agréable de ressentir l'eau froide coulé sur mon corps. C'était l'un des seuls remèdes que je connaissais pour me réveiller complètement. Lorsque je sortis de la douche avec les cheveux mouillés, j'allai enfilai des vêtements propres et je sortis de ma chambre.

    Je portais aujourd’hui la même chose que d’habitude. Un pantalon et une chemise. Je n’aimais pas vraiment porter autre chose, par conséquent le plus souvent c’était sur cela que tombait mes choix. Lorsque je sortis de la chambre, je tombai nez à nez avec Lawrence et Lyam. Je les saluai d’un signe de la main et Lawrence me fit un énorme sourire. Sa joie de vivre, même le matin, me surprenait toujours. Je passai une main dans mon visage, tentative de ne pas me faire paraitre trop fatigué et je les regardai chacun à leur tour. Ils étaient comme d’habitude, toujours aussi charmants. C’était en quelques sortes leur boulot de paraitre charmant, c’était le mien aussi. Et je savais très bien que, comme moi, ils n’avaient pas fait le moindre effort pour paraitre charmant ce matin. Lyam me regarda et me lança de son ton habituel;
      « Nous allions rien faire sur la véranda, tu viens ? »

    Je hochai la tête et j'allai les suivre. Vu l'heure qu'il était, les clients devaient sans doute dormir profondément. Je ne faisais jamais la grasse matinée, je n'aimais pas particulièrement dormir longtemps. Après une minute de marche, nous nous retrouvâmes sur la véranda et nous prîmes chacun un siège. Assis confortablement, j'écoutais parler Lyam et Lawrence sans vraiment prendre part à la conversation. Je n'avais jamais été le plus bavard du groupe et ils en avaient eux aussi l'habitude. Je prenais mon aise, me sentais complètement détendu jusqu'à ce que je remarque une jeune fille qui allait entrer dans la véranda, mais qui en ressortit aussitôt. Je ne la connaissais pas personnellement, mais il y avait un moment que je voulais lui parler. Pour une quelconque raison que j'ignorais, Lawrence était toujours différent lorsqu'elle n'était pas loin. Autant dire que j'avais beau poser des questions, les seules réponses que j'avais eu c'était qu'elle était seulement une employée et qu'elle s'appelait Andie. Au moins, j'avais eu le prénom. Je me disais que peut-être cette Andie serait plus confidente. J'avais toujours été très curieux et ces petites cachotteries avaient attisé ma curiosité. Je la regardai quitter la pièce presque au pas de course et je retournai ensuite mon regard sur les deux jeunes hommes. Je remarquai bien qu'aucun des deux ne l'avait remarqué. Je tentai bien de rentrer de nouveau dans la conversation, mais j'abandonnai rapidement. Je me levai et leur dit tout simplement;
      « J’ai un truc à faire, on se voit tout à l’heure. »

    Je les saluai rapidement et je quittai la véranda. Je me retrouvai alors dans le grand salon. Il ne me suffit que d'un simple regard pour la trouver. Je m'approchai d'elle et je l'entendis railler contre son boulot. Franchement, ça ne me surprenait pas. La patronne n'était pas vraiment des plus sympathiques avec les employés. Avec moi, elle avait toujours été sympathique, mais ça surprenait qui ? Je la vis alors se retourner et me regarder. Elle semblait plutôt être surprise. Je n'ai pus m'empêcher de sourire en la voyant me regarder comme ça. Je lui fis alors remarquer;
      « Il est si horrible ton boulot ? »

    Je haussai un sourcil comme pour mettre du concret dans ma question. Je la regardai longuement et je me rappelai alors que je n’étais pas venu pour lui faire tout bêtement la conversation. Mais j’ignorais comment commencer, je ne la connaissais pas, je me sentais un peu malpoli. En plus, les idées qui me venaient à l’esprit me donnerait l’aire d’être un enquêteur de police, franchement ai-je la tête d’un enquêteur ? Je décidai par conséquent de plutôt écouter mon instinct. N’est-ce pas l’instinct qui a toujours raison ? J’allai donc m’asseoir sur un siège toujours aussi confortable que d’habitude et je regardai Andie avec une curiosité dans le regard non-feinte. J’allai enfin droit au but;
      « Je peux te poser une question, Andie ? »

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MessageSujet: Re: Ah mais non ! Je ne suis pas d'accord ft. Caleb   Ah mais non ! Je ne suis pas d'accord ft. Caleb EmptySam 20 Juin - 20:12

    Me croyant seule, je me donnais le droit de pester et de me plaindre sans que personne ne m’entende le faire. En temps normal, je n’aimais pas me plaindre et je laissais les autres se plaindre afin de les réconforter si besoin il y avait. Ainsi, je ne pouvais me plaindre à moi-même que lorsque j’étais certaine d’être seule et que personne ne m’entendrait râler à propos des « problèmes » que je pouvais rencontrer. Il m’arrivait de me plaindre à Jay’ de temps à autre, mais c’était vraiment rare que je le fasse. Je crois que je préférais entendre des plaintes plutôt que de les formuler, ce qui expliquait que je prenne tant soin d’écouter mes amis, pendant que je taisais toutes mes pensées.
    Cependant, lorsque je me plains cette fois-ci, je n’étais pas seule. Lorsque je me retournais, je tombais nez-à-nez avec l’hôte que je soupçonnais être le meilleur ami de Laury. Ne m’attendant pas à le voir, je fus surprise, soudainement affligée d’une frayeur sans raison. Intérieurement, je pestais contre moi-même de ne pas avoir vérifié que j’étais bien seule alors que je pensais à haute-voix, formulant une plainte quant au travail que ma patronne m’avait donné, jugeant que j’aurai mérité une pause et non pas des réprimandes quelques instants possibles. Prise en flagrant délit, je soupirais tout de même, ne cachant pas l’idée qu’il m’observât sans me l’avouer me déplut fortement. J’estimais qu’il aurait pu faire l’effort de s’annoncer au lieu de m’écouter déblatérer des idioties en toute impunité.

    Devant son sourire charmeur – je devais bien l’avouer, au moins à moi-même – je n’eus pas vraiment l’occasion de lui faire la remarque à propos de son absence d’annonce quant à sa présence que j’ignorais tout le long de mon monologue. Je n’aimais pas particulièrement le cercle d’hôtes, mais je ne le détestais pas non plus. La seule information que j’enregistrais à leur propos, ou plutôt les deux seules informations que j’enregistrais, étaient que Laury en faisait parti et qu’ils donnaient aux employés de la résidence un peu plus de travail d’habituellement. Je n’avais pas pris grand soin à les observer ni à savoir quoi que ce soit d’eux, j’étais plutôt accaparée par mon travail et ma petite tête blonde, Devan. Je m’en faisais donc une opinion mitigée, mais j’avouais que je ne cherchais pas réellement à approfondir la question. Comment aurais-je pu le faire en fuyant systématiquement devant Laury ? Je ne faisais pas que le fuir, mettons les choses au clair, je passais la plupart de mon temps à le faire certes, mais il m’arrivait également de le regarder longuement, tandis que lui ne me voyait pas, trop occupé par son « travail ». Je peinais à dire et penser ce mot pour ce qu’il faisait.

    L’hôte en face de moi gardait son sourire affiché, comme fier de m’avoir surpris en plein monologue. J’hésitais un instant à lui faire ravaler ce sourire, et je laissais finalement tomber l’idée. Je n’avais aucune rancune contre lui, et pas la moindre raison d’être désagréable. Il ne m’avait rien fait et je n’étais pas le genre de fille à détester quelqu’un simplement parce que j’en avais l’envie subite. D’après Jay’ et BJ, j’étais une fille adorable et gentille, et j’essayais de ne pas trahir leurs ressentiments. La première question qu’il me posa sonna comme une moquerie quant à mon monologue étrange qu’il avait surpris. J’affichais une grimace, trahissant mon ressentiment sur l’instant. Si lui était amusé par la situation, moi je n’avais pas la moindre envie de rire. Je décidais d’éluder la question, aucun besoin de répondre à une question qui ne réclamait en vérité aucune réponse particulière. Je jugeais qu’il me posait la question seulement pour se moquer un peu et non pas pour avoir une réponse claire et précise sur le sujet.
    Mais me doutant qu’il n’était pas là simplement pour me parler de mon boulot inintéressant, j’avais une raison supplémentaire de ne pas lui apporter une réponse qui ne l’intéressait en aucun cas. Je décelais un élan de curiosité dans son regard, et immédiatement je sus que le sujet qu’il tenait à aborder n’allait pas me plaire. Il s’assit, m’observant tandis que je demeurais debout, faisant une pause dans mon travail alors que je venais tout juste de commencer.

    « Je peux te poser une question, Andie ? »

    « Tu viens de le faire. »
    Dis-je simplement.

    Je ne répondais pas clairement non à sa question, et quand bien même j’aurai dit non, rien ne l’aurait empêché de le faire. Les hommes avaient parfois du mal à comprendre ce que non signifiait. Je reprenais mon travail sous l’œil de l’hôte, attendant simplement que le verdict tombe et qu’il me pose sa question.
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MessageSujet: Re: Ah mais non ! Je ne suis pas d'accord ft. Caleb   Ah mais non ! Je ne suis pas d'accord ft. Caleb EmptySam 20 Juin - 21:13

    Assis confortablement dans l'un des sièges du grand salon, j'observais Andie, l'une des employés que je ne connaissais pas particulièrement. Je savais que certaine personne n'aimait tout simplement pas le club d'hôtes pour une quelconque raison. J'ignorais l'avis de la jeune femme et honnêtement ça ne me dérangeait pas plus que ça. Je savais que certaines personnes mourraient d'envie de savoir, mais moi je ne me préoccupais pas plus que ça de l'avis des autres. J'aimais ce que je faisais personnellement et ça me suffisait. De toute manière, n'était-ce pas une façon de gagner sa vie comme une autre ? Personnellement, je préférais toujours faire ce métier-ci qu'un autre beaucoup plus ennuyant. Je dévisageai, légèrement, la jeune femme. Elle n'avait pas l'air de s'être compliquée la vie ce matin, elle était habillée simplement. Mais en fait c'est plutôt normal, elle était là pour travailler elle aussi.
      « Tu viens de le faire. » entendis-je alors.

    Je n'ai pus m'empêcher de retenir un sourire face à cette réponse qui me sortit de mes pensées. Elle avait de la réparti, c'était toujours un point positif. Je devais m'avouer que comme ça, ma question me semblait bête et moi aussi. Sans doute que si j'avais été susceptible, je l'aurais très mal pris, mais je n'avais jamais été très susceptible et aujourd'hui encore moins. Je regardai alors le plafond, comme s'il était plus intéressant et je répondis d'un ton légèrement ennuyé;
      « J’imagine que tu pourras répondre aux prochaines si tu sais répondre à celle-ci. »

    Je baissai les yeux pour arrêter de regarder le plafond, il n'était pas franchement intéressant. Mes yeux se posèrent alors autour de moi. Le grand salon était une pièce magnifique qui méritait d'être regardée. C'était ici que je prenais beaucoup plus souvent mon petit-déjeuner et tous mes autres repas en fait. Cette pensée me rappela que je n'avais toujours pas déjeuné. À voir comment le grand salon était vide, je devinai qu'il ne devait sans doute pas encore être l'heure de manger. Et pourtant, je sentais bien mon ventre qui m'indiquait qu'il avait faim. Je n'aimais pas vraiment avoir faim, je n'étais sûrement pas une personne manquant de nourriture dans une ancienne vie. Sinon, j'ose imaginer que la faim ne m'aurait pas tant dérangé... C'était bête que je pensais ça puisque d'une façon ou d'une autre, on s'en fichait que j'aie faim. J'arrêtai de regarder le grand salon et je posai de nouveau mes yeux sur la brunette qui devait sans doute attendre ma question présentement. Elle faisait mine de travailler, mais je pouvais presque parier que mon regard la dérangeait. Je demandai alors enfin;
      « Tu connais Lawrence, non ? »

    Je me sentais un peu mal de poser des questions sur mon meilleur ami à une inconnue. J’espérais secrètement que Lawrence ne serait pas au courant, je savais qu’il pourrait m’en vouloir. Après tout, il avait lui-même refusé de m’en parler et j’insistais en quelques sortes présentement. Je me dis alors qu’il était trop tard, que j’avais déjà posé la première question. J’imaginai toute sorte de scénario, qu’il apprenne par Andie, que je me cafte moi-même, qu’il le devine. Oui, vraiment toute sorte de scénario. On aurait presque dit que j’étais une personne qui devait annoncer une mauvaise nouvelle à une autre personne et que j’étais en train de m’imaginer la réaction que pourrait avoir l’autre. Franchement, la réaction était pour le ¾ du temps, de la colère. Puisque d’une manière ou d’une autre j’allais surement me prendre la colère de quelqu’un, autant que j’y aille jusqu’au bout avec Andie et que je les aie les réponses! Mais en même temps, pourquoi me cachait-il quelque chose ? Pourquoi n’avais-je pas le droit de le savoir ? Décidément, tout ça me perdait complètement.
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MessageSujet: Re: Ah mais non ! Je ne suis pas d'accord ft. Caleb   Ah mais non ! Je ne suis pas d'accord ft. Caleb EmptySam 20 Juin - 22:41

    Je n’imaginais pas une seule seconde pouvoir échapper aux questions de l’hôte dont j’ignorais toujours le prénom. Je ne m’étais pas amusée à les apprendre lorsque la patronne nous les avait cités, et puisque je n’avais strictement aucune utilité à les savoir, car à mon avis, je n’allais pas beaucoup parler avec les hôtes durant cet été, je n’avais pas fait l’effort de les apprendre, ni même de les retenir. A quoi bon ? J’attendais donc, comme un condamné dans le couloir de la mort qu’il daigne me poser la question dont la réponse le dévorait de curiosité. Avais-je le talent pour attirer la curiosité comme je le faisais ? J’espérais que non, et qu’il s’agissait simplement d’une coïncidence quelconque. Je savais d’ores et déjà que le sujet porterait sur Lawrence, il ne pouvait en être autrement. Il avait remarqué l’intérêt que je portais à Laury, c’en était certain. Le seul à ne pas remarquer que je portais de l’intérêt à Laury, c’était lui justement. Tous les autres qui prenaient le temps de le voir le voyaient instantanément. Néanmoins, bien que je sache que le sujet portait sur Laury, je n’étais pas certaine de vraiment vouloir l’aborder, au contraire, j’aurai plutôt tendance à le taire.

    Je m’attelais toujours à mon travail, préparant les différentes tables, tandis qu’il m’observait assis dans son fauteuil. Dos à lui, je grimaçais lorsqu’il commenta ma répartie à propos de sa demande. Qu’il ne le prenne pas pour lui, je l’aurais dit à n’importe qui m’ayant sorti la même phrase que lui. J’avais suffisamment eu le droit à cette question que je qualifiais de légèrement idiote lorsque j’étais enfant et que mes parents se mettaient en tête de comprendre ce qui n’allait pas chez moi, croyant que mon absence de foi était liée à un quelconque désordre social. Je crois bien que cela avait été eux le désordre social de ma vie. Mes parents… un grand sujet, houleux, qu’il était préférable de ne pas aborder. La seule chose qu’ils étaient bon de savoir à leur propos, c’était qu’ils avaient disparu de ma vie et qu’ils n’y reviendraient plus. Le sujet était clos… pour moi bien sûr, mon interlocuteur ignorait mes débats intérieurs.

    M’affairant à préparer une table, plaçant les différents couverts et pièces de repas, j’attendais toujours patiemment qu’il me pose enfin la question à laquelle il désirait tant une réponse. Cependant la question qu’il me posa me parut bien plus facile que ce que à quoi je m’attendais. Sa question me paraissait bien trop simple, de plus, j’étais certaine qu’il connaissait déjà la réponse à cette question. Et lorsque je me tournais vers lui, observant l’expression de son visage, j’en conclus qu’effectivement il connaissait déjà la réponse. Il savait parfaitement que je connaissais Lawrence, mais il perdait son temps à poser la question. Voulait-il voir si j’allais nier ? Pourquoi nierais-je ? Il avait bien dû s’en rendre compte, quand bien même Laury ne lui aurait rien dit à propos de moi… Soudainement je fus intriguée par l’idée que Laury puisse parler de moi, mais j’oubliais vite, me traitant de sotte. Il ne me portait aujourd’hui pas plus d’intérêt que lorsqu’il était parti sans me prévenir quatre ans plus tôt.

    « Pourquoi ne me poses-tu pas une question dont tu ignores la réponse ? » Demandais-je. « De toute évidence, tu sais déjà que je connais Laury. »

    Malgré moi, je l’appelais encore par son surnom. Je n’étais tout bonnement pas capable de l’appeler simplement Lawrence. Et je l’avais appelé si peu de fois Lawrence, j’avais bien plus l’habitude de Laury. Après lui avoir répondu, je ne sus pas pourquoi, mais je déglutis mal, sentant comme une boule au fond de ma gorge qui se formait… Combien de temps encore serait-il difficile pour moi de parler de Laury ? Combien de temps encore allait-il gardé cette emprise sur moi ? Je priais pour que cela ne dure plus très longtemps. Peut-être me suffirait-il d’un peu de temps après l’avoir revu pour finalement laisser toute cette histoire derrière moi…
    De nouveau tournée vers la table, j’étouffais un léger rire, qui ne survit que dans un souffle. Je ne serais jamais capable de laisser Laury derrière moi, je le savais pertinemment.
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MessageSujet: Re: Ah mais non ! Je ne suis pas d'accord ft. Caleb   Ah mais non ! Je ne suis pas d'accord ft. Caleb EmptyLun 22 Juin - 6:55

    Il était certain que la question que j'avais posé n'était qu'une entrée dans le sujet, je ne souhaitais pas qu'elle me rembarre dès la première question par manque de délicatesse de ma part. Je la voyais s'affairer à organiser les tables et je n'ai pus m'empêcher de me sentir coupable. Chaque matin, chaque midi et chaque soir je mangeais sur l'un de ces tables sans vraiment me préoccuper d'une quelconque organisation, comme si tout tombait du ciel. En même temps, j'avais toujours vécu comme ça. J'avais auparavant un personnel qui s'occupait du ménage, de la nourriture et de tout ce genre de trucs. Je ne m'occupais pas de grand-chose à part ma petite personne par conséquent. D'un élan de bonté, j'eus la soudaine envie de la remercier pour l'effort qu'elle faisait pour des inconnus, mais je retins mon élan. Franchement, cela gâcherait pas mal tout ce que j'avais prévu, si on pouvait dire que j'avais prévu quelque chose. Puisqu'avais-je réellement prévu à part lui poser des questions ? J'ignorais ce que je ferais si elle ne souhaitait pas me répondre, mon instinct était en jeu. Je me fiais toujours à mon instinct.

    On disait souvent de moi que j'étais réfléchi et mature, mais franchement, qui a-t-il de plus immature et irréfléchi que de se fier à son instinct ? J'avais l'impression que j'étais entre de bonnes mains lorsque mon instinct était en jeu et rien d'autre. Lorsque j'avais toute la pression sur les épaules, c'était une torture. Je n'avais jamais aimé avoir de la pression, l'une des principales raisons pour laquelle je suis si solitaire j'imagine. Lorsque tu es avec les autres, il faut toujours que tu réfléchisses à tes gestes, tes paroles. J'étais hôte, car lorsque tu es hôte, les gens savent à quoi s'attendre. Ils savent qu'ils risquent de se faire charmer, d'être convaincus. Certains n'aiment pas le savoir, ils nous évitent. Certains préfèrent l'imprévu peut-être. Mais une chose était certaine, il n'y avait jamais de grande surprise avec nous. Je n'avais pas besoin de me casser la tête, de réfléchir à mes actes. Tout ce que j'avais à faire, c'était rester dans mon coin ou de charmer, n'était-ce pas simple ? Je n'ai jamais aimé la complexité.
      « De toute évidence, tu sais déjà que je connais Laury. »

    Je la regardai, surpris. Elle me sortait de mes pensées avec cette remarque. J'aurais pus parier qu'elle avait dit autre chose, mais je ne l'avais pas entendu. J'étais dans mon monde sans doute. M'apercevant qu'elle avait appelé Lawrence par son surnom, je lui fis un sourire et je compris qu'il fallait que j'arrête de me laisser emporter dans mes pensées. Je perdrais sans doute toute crédibilité, si j'en avais un tant soit peu. Je la regardai recommencer à s'affairer, elle prenait son travail très au sérieux semble-t-il. Je n'ai pus m'empêcher de me lever et d'aller près d'elle.
      « Je peux t’aider peut-être ? » demandai-je avec une lueur d’insistance dans les yeux, j’ajoutai ensuite, « tu sais, je n’ai pas grand-chose à faire quand elles dorment toutes. »

    Je lui fis un grand sourire. Je savais que l'on aurait dit que je faisais exprès pour me la jouer charmeur, mais c'était mon instinct, je vous le rappelle. Je me surprenais toujours de la façon dont je pouvais parler. Je n'aurais jamais pu penser à dire ces paroles, vous voyez ? Mais lorsque je ne pensais pas, elles sortaient comme si je me parlais à moi-même. Et puis, je n'avais pas demandé de faire quelques choses de mes mains pour simplement faire quelques choses de mes mains. En fait, j'avais envie d'arrêter de sortir du sujet, ce que je venais encore de faire d'ailleurs. Si je pouvais arrêter de penser, je le ferais. Dommage que ce ne soit pas aussi facile. Je décidai alors de prendre mon courage à deux mains et je dis dans un souffle :
      « Je me demandais, je t’ai observé avec Lawrence. Tu vois, depuis quelques années, je pourrais dire que nous sommes devenus meilleurs amis. Bon, je t’ai vu avec lui. J’ai pleinement conscience qu’il y a quelque chose que j’ignore. Sérieusement, je ne sais pas ce que je fais, j’ai toujours été trop curieux, peut-être. Lawrence ne veut rien me dire et je comprendrais si toi tu ne voulais pas non plus. Je me demandais seulement que s’est-il passé entre vous deux ? »

    Bête, voilà comment je me sentais. Bête de tout ce discours ridicule que je venais de déballé à l'inconnue la plus malchanceuse qui était tombée sur moi. Elle devait n'avoir qu'à l'idée de s'enfuir de cette pièce à toute jambe, il n'y a qu'un fou pour entreprendre une conversation de cette façon, non ?

    { il serait parfaitement normal qu'il y est une phrase illisible dans ce texte, j'ai écris ce texte dans un état de fatigue u.u Je m'excuse si ça arrive =x }
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MessageSujet: Re: Ah mais non ! Je ne suis pas d'accord ft. Caleb   Ah mais non ! Je ne suis pas d'accord ft. Caleb EmptyLun 22 Juin - 18:07

    J’étais habituée à ce que l’on me posât des questions dont la réponse était simpliste, qu’elle soit vraie ou fausse d’ailleurs. Cependant, j’avouais que niveau simplicité, mon interlocuteur n’avait pas lésiné pour en faire preuve ainsi. Je crois bien qu’il était évident pour toutes les personnes qui prenaient le temps de nous observer deux minutes que Lawrence et moi n’étions en aucun des étrangers, et que derrière nos silences se cachait une histoire que ni l’un ni l’autre ne souhaitait réellement évoquer. Ainsi lorsqu’il me demandait si je connaissais Lawrence, il m’était évident qu’il posait la question par simple politesse et non pas parce qu’il n’était pas certain de la réponse. Ce qui d’un côté était sympathique de sa part je dirais, mais qui de l’autre nous faisait perdre à lui comme à moi du temps. C’était bien pour cela que lorsque je répondis, je le priais de me poser une question à laquelle il n’avait pas déjà répondu. Qu’il laisse la politesse de côté, j’avais fini par oublier que cette dernière était importante, et presque même qu’elle existait.

    Continuant de m’affairer à mon travail que je trouvais légèrement rébarbatif parfois, j’évitais de le regarder, ne serait-ce pour ne pas qu’il traduise mes mimiques quand il poserait ses questions et qu’elles m’ennuieraient. Je préférais être transparente à ses yeux, ne pas le laisser deviner la moindre chose que je ne souhaitais pas qu’il devine. Un travail qui demandait une attention particulière et qui n’était pas facilement réalisable. Il me proposa alors son aide, m’affirmant que lorsqu’elles – les vacancières – dormaient toutes, il n’avait pas grand-chose à faire. Je grimaçais devant sa question. Pas qu’elle m’ennuyât, loin de moi cette idée, seulement je me demandais comment je pouvais dire « non » tandis qu’il me faisait un si grand sourire. Je détachais mon regard de lui, pour être certaine qu’il n’essaie pas une autre tactique pour me forcer à dire « oui », et je répondais rapidement.

    « Je ne suis pas sûre que la vieille mégère apprécie que je te fasse faire mon travail. » Répondis-je. « En fait, je suis certaine qu’elle trouverait ça très jouissif, juste pour avoir l’occasion de me gueuler dessus. » Ajoutais-je dans une grimace, totalement sûre de moi.

    Je ne mentais pas, j’étais certaine que si cela lui donnait l’occasion de me rabaisser, elle adorerait le fait que je dise « oui » à mon interlocuteur. Je préférais donc dire non, et mettre les choses au clair. Quant à son sourire charmeur…

    « Et arrête de faire ça. » Dis-je à propos du sourire. « Garde-le pour les idiotes sans cervelle. » Précisais-je, peut-être un peu trop sèche.

    La suite de son discours me fit comprendre que je ne désirais pas parler de Laury. Il m’avait observé… Je n’aimais pas vraiment l’idée d’être observée, je préférais mille fois la transparence, passer inaperçue ou que je sois, c’était bien pour cela que j’obligeais Devan à m’appeler « Andie » et non pas autrement. Enfin, je l’obligeais… c’était vite dit, il faisait un peu ce qu’il voulait. Tandis qu’il poursuivait son discours, je faisais mon travail, tout en pensant à Laury, chose que j’essayais de ne plus faire mais qu’on ne cessait de rappeler à moi. Je gardais mes yeux rivés sur mon travail, ne me laissant pas la moindre chance d’intercepter un sourire quelconque qui m’aurait influencée, et je concentrais toute mon attention visuelle sur mon travail, alors que l’auditive ne perdait pas un seul des mots de l’hôte. J’apprenais alors que Lawrence n’avait rien dit de nous… bon ou mauvais signe ? Je l’ignorais encore. Il me posait alors une question, à laquelle je ne voulais pas répondre.

    « Je ne vois pas trop en quoi cette histoire te concerne. » Dis-je d’un ton morne. « Si ton meilleur ami ne t’a rien dit, c’est peut-être parce qu’il ne souhaite pas que tu saches quoi que ce soit de cette histoire. »

    J’avais l’impression que ma voix allait me faire faux bond après chaque mot que je prononçais. Le ton morne que j’employais, c’était si étrange de l’entendre dans ma bouche, je ne l’avais pas utilisé depuis ma dernière conversation avec mes parents. En attendant, m'en sortirais-je avec si peu, ou allait-il insister ? Je pariais qu'il insisterait, il était trop curieux à propos du sujet pour me laisser partir ainsi. Et puisque Laury ne lui disait rien, c'était à moi qu'il demandait... Tout de même, je me demandais pourquoi Laury ne souhaitait rien lui dire...
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MessageSujet: Re: Ah mais non ! Je ne suis pas d'accord ft. Caleb   Ah mais non ! Je ne suis pas d'accord ft. Caleb EmptyMar 23 Juin - 4:03

    Lorsqu'elle refusât mon aide, je grimaçai, à vrai dire, je regrettais bien qu'elle refuse, mais je ne voulais pas insister. Je trouvais que je m'imposais assez comme ça pour ne pas en ajouter. De plus, je ne souhaitais pas qu'Andie me haïsse encore plus. Après tout, si elle se faisait crier dessus par ma faute, ce serait franchement dommage. Je me sentirais coupable et je n'avais pas envie d'avoir le sentiment de culpabilité sur les épaules. Surtout que je n'ai jamais été le meilleur pour me faire pardonner. Je mis donc mes mains dans mes poches et j'arrêtai ensuite de sourire selon sa demande. J'avais du mal à le retenir par contre avec sa remarque... Les idiotes sans cervelles. Comme si toutes les clientes que j'avais déjà courtisées étaient des idiotes. Je n'ai pus m'empêcher de lui faire remarquer;
      « Si tu souhaites tant de débarrasser de la vue de ce sourire, il doit sans doute t’influencer. »

    Je retins encore une fois mon sourire, gardant un air sérieux. J'avais toujours été talentueux pour cacher mes émotions, si ce n'était pas parfait. Lorsque je lui expliquai la situation, elle m'écouta attentivement, sans dire une quelconque remarque. Lorsque j'eus son refus, je n'ai pus retenir mes émotions et je fis une moue. J'étais franchement déçu. Je n'avais pas envie d'abandonner là. Je sortis alors mes mains de mes poches et je les passai dans mes cheveux, comme si je tentais de trouver une quelconque solution à toute cette situation. Je ne sais pas pourquoi, mais je commençai à marcher dans la pièce, je tournais en rond. Je regardais mes pieds qui avançaient l'un après l'autre. C'était naturel. Je me demandais souvent comment j'avais fait pour acquérir autant d'équilibre. L'être humain me fascinait. Cette existence, ces privilèges... Nous avons déjà été des animaux et pourtant aujourd'hui nous nous proclamons hommes. Est-ce un honneur ou est-ce plutôt un déshonneur ? Lorsque je regarde un animal, je me dis que j'aimerais vivre à sa place. Ils n'ont qu'à grandir, lorsqu'ils sont adultes, ils se trouvent un partenaire et ont des enfants qu'ils protègent jusqu'à ce qu'ils soient adultes et voilà, le cycle commence. Qui a-t-il de plus simple et de plus magnifique que cela ? J'arrêtai enfin de marcher et je me tournai vers Andie qui s'était, sans surprise, remis au travail.
      « Je crois que s’il ne veut pas m’en parler, c’est qu’il a peur que ça t’offense. »

    Ça me paraissait comme une évidence dit comme cela. Je venais d'avoir l'illumination. Franchement, je connaissais pas mal tout de la vie de Lawrence si ce n'était cette histoire. Pourquoi voudrait-il me bloquer cette partie de sa vie si ce n'était pas pour elle ? Je l'observai attentivement, j'avais remarqué que depuis que j'avais entreprit le sujet Lawrence, elle semblait être un peu plus mal à l'aise. Ça me tuait de ne pas savoir pourquoi. Ma curiosité commençait à m'énerver moi-même. Sans doute que sans cette stupide curiosité, je serais tranquillement avec Lawrence et Lyam à les écouter parler. Puisque je devais bien m'avouer que je ne participais pas vraiment. Je ne participais jamais réellement sauf lorsque je considérais cela important. J'avais toujours été comme cela. En fait, plus j'y pensais, je n'avais jamais changé. J'étais toujours le même petit garçon que l'on considérait comme réservé. Je haïssais que l'on me catégorise comme réservé d'ailleurs. Je ne suis pas réservé, je ne souhaitais pas faire la conversation à un inconnu, n'y a-t-il pas une différence ? Remarquant que ma dernière remarque manquait peut-être de netteté, j'ajoutai;
      « Je veux dire, que tu l’apprennes et que le prennes mal. Enfin, je n’en sais rien ce n’est qu’une théorie. »

    Je m'étais coulé moi-même avec ma dernière remarque, je le savais. Combien je pouvais parier qu'elle allait me sortir « justement ce n'est qu'une théorie. » ou un truc dans le genre ? N'ayant pas très envie de l'entendre répliquer une remarque dans ce genre, je la regardai et me rappelant la remarque sur le sourire, je me permis à moi aussi une remarque dans ce genre.
      « Je sais ce que tu vas dire… Ce n’est qu’une théorie et blablabla, tu ne sais pas ce qui s’est passé et blablabla. Si tu pouvais me laisser tranquille avec ces remarques et me rembarrer tout de suite, au pire. »

    Et cette fois je ne pus le retenir, je lui fis un sourire, sarcastique cette fois.
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MessageSujet: Re: Ah mais non ! Je ne suis pas d'accord ft. Caleb   Ah mais non ! Je ne suis pas d'accord ft. Caleb EmptyMer 24 Juin - 11:15

    Je continuais de m’affairer à mon travail, changeant de table, maintenant que j’avais terminé la précédente. C’était bien ce qui me semblait, j’avais un travail rébarbatif, je m’attelais toujours à faire les mêmes choses. Préparer les tables, les débarrasser, toujours tout faire pour que la résidence soit propre… De quoi me plaignais-je ? Ce n’était pas bien compliqué comme travail, et je ne pouvais pas prétendre à quelque chose de mieux que cela. J’avais abandonné le lycée à seize ans, j’étais partie – ou peut-être avais-je fui – de mon pays natal, la France, pour me rendre dans celui de mes origines : l’Irlande. Non, il était certain que je ne pusse prétendre à un autre travail que celui que j’avais, et que cela me plaise ou non, il faudrait bien que je m’en contente.
    Bien que sa remarque fût sans doute vraie, je niais qu’elle pût l’être. Son sourire m’influençait-il ? Un seul sourire avait pu m’influencer jusqu’ici, et ce n’était pas le sien non, c’était celui dont notre conversation parlait. Cependant, il fallait plus qu’un sourire pour m’influencer ou même m’impressionner, et je ne manquais pas de le lui dire.

    « Je ne suis pas le genre de filles que tu peux impressionner ou influencer avec un sourire. Il m’en faut un peu plus. » Lui expliquais-je gentiment.

    Préparant la seconde table, j’évitais toujours de croiser son regard, ni même de le laisser entrevoir ce que mon visage pouvait trahir. Garder mes émotions pour moi, j’avais longtemps su le faire, mais j’avais perdu de mon efficacité, certainement à cause de Lawrence et de ce qui avait suivit son départ soudain. Je comptais également sur mes cheveux longs non attachés pour masquer mes expressions faciales à mon interlocuteur. Lorsque l’on évoquait le sujet « Laury » avec moi, je ne pouvais plus empêcher mon visage de me trahir pour chacune des émotions qui me submergeaient lorsqu’on me remémorait « l’objet » de tous mes désirs. Je pinçais mes lèvres, désolée de penser encore à lui d’une telle façon.
    Je continuais d’écouter ce que l’hôte avait à me dire, les arguments qu’il avançait pour me convaincre de lui en dire un peu plus sur la relation qui nous liait autrefois, Lawrence et moi. Si Laury ne parlait pas de moi, je doutais que cela ait réellement un rapport avec sa peur de m’offenser. Selon moi, s’il avait une peur quant à ce sujet, ce n’était en aucun celle de m’offenser. Il s’expliqua quant à sa façon de voir la chose, comme quoi Laury aurait cru que je puisse prendre mal le fait dont il parlé de moi. Pour tout avouer, je ne savais absolument pas comment prendre le fait qu’il parlait de moi, et j’étais persuadée qu’il se fichait pas mal de la façon dont je pourrais le prendre.
    Je réalisais soudainement ce que l’hôte m’avait dit. Laury, peur de m’offenser ? Je ne pus retenir un petit éclat de rire, et aussitôt je mettais ma main sur ma bouche pour ne pas recommencer. Autant vous dire que ça ne marchait pas des masses.

    « Désolée. » Dis-je, me mordant la lèvre inférieure pour arrêter ce rire nerveux. « C’est pas contre toi, je t’assure. »

    Je refreinais mon envie de rire, qui n’en était pas réellement une. C’était un rire nerveux que je n’avais pas pu contrôler. Cependant, je reprenais possession de mon corps après ce petit égarement, et j’attendais quelques instants avant de lui expliquer la raison de mon rire si soudain. Je pinçais mes lèvres, les humectant avant de reprendre la parole.

    « S’il y a une chose dont Laury se fiche, c’est bien de m’offenser. » Repris-je sur un ton calme, qui pointait peut-être un peu de mon amertume ou de ma peine.

    Que pouvait-il bien avoir à faire de m’offenser ? Il l’avait déjà fait, ce n’était pas comme si c’était une première pour lui, non ? Il pouvait bien recommencer, que pouvais-je bien en avoir à faire moi aussi ? Strictement rien… et pourtant…
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MessageSujet: Re: Ah mais non ! Je ne suis pas d'accord ft. Caleb   Ah mais non ! Je ne suis pas d'accord ft. Caleb EmptyJeu 25 Juin - 2:27

    Ce que je trouvais marrant d'Andie, c'est qu'elle semblait toujours avoir une remarque, une réponse, une pique. Il n'y avait que très rarement de blanc. Je trouvais agréable de parler avec quelqu'un qui sait toujours quoi répondre. Bien entendu, le tout aurait sans doute été plus agréable pour elle et pour moi si le sujet de conversation n'avait pas été si indiscret. Mais je savais que si le sujet de conversation n'avait pas été celui que nous avions, nous ne saurions sans doute pas en train de nous parler en ce moment. En fait, si nous nous parlions, c'était à cause de Lawrence et rien d'autre. Si j'avais été superficiel, j'aurais pu dire qu'Andie n'avait de toute façon aucune raison de me donner le goût de lui parler. Elle était plutôt banale. Mais je n'étais pas vraiment superficiel et donc je m'en fichais un peu de sa banalité. Elle devait bien avoir ses qualités, non ?
      « De toute façon, je ne cherchais pas à t’impressionner. De un, je suis payé pour impressionner des personnes précises et tu n’en fais pas partie. Et de deux, même si j’étais le genre de personne à impressionner pour l’amusement, je ne suis pas certain que je voudrais t’impressionner toi. »

    Je n'avais pas pu m'empêcher de lui sortir cette remarque. Je savais que cela pouvait m'empêcher d'avoir des informations sur Lawrence et elle, mais je commençais à n'en avoir rien à faire de cette histoire. J'avais l'impression qu'elle riait de moi. J'avais si rarement cette impression que je ne savais comment la gérer. Je m'étais donc dit que lui sortir ce que je pensais de cette remarque était le meilleur. De plus, je commençais à m'impatienter. Je m'étais dit que si elle refusait de m'en parler, je n'insisterais pas, mais voilà que je commençais à insister. Après tout, était-ce ma faute si elle ne souhaitait pas m'en parler ? Je finirais bien par l'apprendre un de ces jours par Lawrence ou elle. N'avais-je pas qu'à être patient pour avoir les réponses à mes questions ? Un jour, on accepterait surement de m'en parler. Bon, sans doute que ce jour pourrait être dans des dizaines d'années, voir plus longtemps encore. Pourrait-on me dire ce secret seulement après la mort ? Voyant comment tout le monde semble si bouché, ça ne m'étonnerait même pas.

    Je ne fus même pas surpris lorsque je la vis commencer à rire. C'était un rire plutôt nerveux qui me fit aussitôt oublié toutes les pensées que je venais d'avoir. Pour qu'elle réagisse ainsi à ma remarque, il devait y avoir quelque chose d'énorme. Lorsqu'elle s'excusa, pensant que peut-être ce rire m'avait offensé, j'haussai les épaules pour lui démontrer que ça ne me dérangeait pas. Elle pouvait rire autant qu'elle le souhaitait, ce n'était pas comme si on m'offensait facilement. Bon d'accord, lorsque j'avais la nette impression que l'on se moquait de moi, je me sentais offenser, mais sinon ça m'arrivait plutôt rarement. Lorsqu'elle ajouta que Laury se fichait bien de l'offenser, je n'ai pus m'empêcher de lui faire un sourire de réconfort. Plus je la voyais, plus j'avais l'impression que quoi que ce soit, ce qui s'était passé avait mal terminé. Je passai alors mes mains dans mes cheveux, un geste prouvant que je réfléchissais à ce que je devais faire et je pris la parole à mon tour.
      « Écoute, je ne sais toujours pas ce qui s’est passé, mais je vois bien que cela semble te rendre… hum, je n’ai pas de mots. J’imagine que ce n’est pas tout beau et je me dis que si tu ne souhaites pas m’en parler, c’est ton droit. Je ne t’y obligerai pas, je ne te torturai pas, je vais te laisser tranquille, je crois bien. »

    Je me sentais presque coupable de l’avoir tant agacé. Bon d’accord, ça ne faisait pas longtemps et sans doute que je ne pourrais m’empêcher de venir lui en reparler un beau jour, mais pour le moment, c’était une bonne intention, non ?
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MessageSujet: Re: Ah mais non ! Je ne suis pas d'accord ft. Caleb   Ah mais non ! Je ne suis pas d'accord ft. Caleb EmptyJeu 25 Juin - 13:49

    En temps normal j’avais toujours de quoi répondre, je ne laissais jamais un blanc dans une conversation. Néanmoins, cette fois-ci, j’en laissais un. Pas que sa première remarque me touchait, bien qu’elle ne fût pas très sympathique, j’étais tout à fait capable de passer outre ces désagréments. Il n’y avait qu’une seule chose que je n’avais plus été capable de supporter, et ce n’était en aucun cas les remarques de ce style, non. Pour tout avouer, je trouvais même que l’hôte avait raison. J’étais d’une banalité déconcertante (bien que Jay’ et BJ passaient leur temps à me dire le contraire), et je ne pensais pas que quiconque ait l’envie de m’impressionner ou quoi que ce soit d’autre du même genre. Ainsi, bien que sa remarque fût cassante, j’approuvais à cent pourcent ce qu’il me disait. Mon silence ne venait en aucun cas de cette partie de la conversation, comme je le disais. De toute façon, je ne demandais pas non plus à ce que l’on m’impressionne, j’aspirais à un autre genre d’histoire… du moins je le pensais.

    L’autre partie de la conversation, celle qui évoquait Lawrence, me laissait sans voix. J’en avais même arrêté mon travail, tellement le sujet m’était encore douloureux. Mon geste s’était arrêté de lui-même en plein milieu, et après un temps d’hésitation je le terminais, sans pour autant continuer mon travail juste après.
    Contrairement à mon utilisateur je savais parfaitement quel mot il recherchait… j’étais parfaitement consciente de ce mot, je le connaissais pour l’avoir connu durant de nombreuses années, et les quelques mois qui étaient passés entre le départ de Laury et la naissance de Devan. Peut-être lui n’avait pas conscience de ce mot, mais pour moi, il était impossible de l’ignorer, je ne le connaissais que trop bien. J’avais senti mon visage s’assombrir, et même si je ne le voyais pas par l’intermédiaire d’un miroir ou des yeux d’une personne, je savais déjà l’expression que mon visage trahissait. Le sujet me rendait…

    « Malheureuse… » Murmurais-je pour moi, si doucement que cela m’étonnerait qu’il l’entende.

    Le sujet me rendait effectivement malheureuse, et pourtant la seule fois où j’avais été malheureuse avec Lawrence, c’était quand il était parti sans rien dire. Tout le reste du temps j’avais été heureuse. Il avait été le premier à m’arracher un vrai sourire, le premier à me rendre vraiment heureuse, et par la suite, je l’avais été grâce à Devan… d’un côté, ça avait toujours été grâce à Lawrence… Cependant, ça ne changeait pas le fait que cette conversation me rendait effectivement malheureuse, car la seule chose à laquelle je pensais, c’était à l’abandon de Laury. J’oubliais le plus important, tous les moments heureux que j’avais eu avec lui, pour ne me rappeler que du seul moment malheureux que j’avais eu avec lui…

    « Le mot que tu cherches, c’est « malheureuse »… » Répétais-je assez fort pour qu’il entende cette fois-ci.

    Pourtant je déglutissais mal, et j’avais l’impression que ma voix se perdait petit à petit, et que terminerais cette conversation aphone. Toujours avec autant de difficulté, j’articulais encore quelques mots.

    « Paradoxalement, il est la seule personne à qui je dois mon bonheur. Et bien qu’ils soient deux à m’avoir rendue heureuse, je ne le dois qu’à Laury… »
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MessageSujet: Re: Ah mais non ! Je ne suis pas d'accord ft. Caleb   Ah mais non ! Je ne suis pas d'accord ft. Caleb EmptyVen 26 Juin - 0:59

      « Le mot que tu cherches, c’est « malheureuse »… »

    Je la regardai plutôt surpris de ces paroles. J'aurais aimé lui dire qu'elle avait tort, mais elle avait raison. C'était de la tristesse que je voyais sur son visage depuis tout à l'heure. J'avais pitié d'elle. Pour la première fois, je me disais que ce qu'avait fait Lawrence devait être horrible. En même temps, peut-être refusait-il de m'en parler par simple honte ? Combien de choses n'avais-je jamais dit à personne par simple honte ? La honte est un sentiment que je pouvais comprendre, mais qui dans un sens était plutôt idiot. Pourquoi avoir honte ? Avoir honte c'est si complexe. Je poussai un soupir. Je m'en voulais un peu de m'être embarqué dans toute cette histoire. J'avais l'impression d'être sur un territoire défendu et voilà que l'on me faisait payer le prix. Lorsque j'entendis Andie me dire qu'il était la seule personne à qui elle devait son bonheur, je me sentis un peu perdu. Je la regardai tachant de voir son regard qu'elle me cachait depuis le début de la conversation et je demandai;
      « Il est le seul à qui tu dois ton bonheur ? Je trouve pas que tu aies l’air si heureuse, désolé de te l’annoncer. »

    Souvent, ma bouche s’exprimait sans ma permission. Il m’arrivait souvent de dire des choses que j’aurais préféré garder pour moi, mais que je disais sur un coup de tête. Par contre, je prenais aussitôt conscience de l’idiotie que je venais de faire et voilà que je me sentais coupable. Comme par hasard, c’était en plein ce qui m’arrivait présentement. Je me sentais coupable d’avoir dit à la jeune fille en face de moi qu’elle était malheureuse. Qu’est-ce que j’en savais de son état ? Je ne la connaissais même pas. Bon d’accord, de ce que j’en voyais elle n’avait pas l’air de la jeune fille qui sourit toujours, mais en même temps peut-être que c’était le sujet. Peut-être que c’était le sujet qui la mettait dans un tel état. Je regardai alors mes pieds, me sentant un peu bête et je dis :
      « Désolé, je viens de m’apercevoir comment c’était idiot. Je ne te connais même pas et je te juge. Ne le prends pas mal, hein ? C’est juste que… je ne sais pas. On dirait que je ne réfléchis pas trop avant de parler aujourd’hui. »

    Pour une fois que je disais la vérité. Il n'y avait réellement aucun mensonge dans cette dernière remarque. Ça allait être beau avec les clientes tout à l'heure. Lorsque je remarquai que je n'arrêtais pas de m'excuser, je poussai un soupir et je décidai de chercher une horloge. Je commençais à me sentir mal à l'aise et j'ignorais pourquoi. Je n'avais qu'une hâte, que tout ça se termine. Je ne savais pas vraiment pourquoi j'étais si pressé, mais ça m'embêtais. Sans doute que je n'avais pas très envie de supporter plus d'émotions. Moi qui n'avait jamais eu de talents avec les émotions, autant dire que je n'étais pas du tout dans mon élément en ce moment. Andie se « confiait » un peu à moi et voilà que je réagissais comme le pire des idiots. Lorsque je trouvai une horloge, je me suis aperçu que l'on était loin de l'heure du réveil des clientes. Je m'étais levé très tôt ce matin, c'était définitif. Je remarquai alors qu'Andie avait arrêté de travailler. Lorsque je me suis aperçu, enfin, de son poignet. Elle portait un baby-phone soit le genre de truc dont s'encombrait les mamans pour être certaine de savoir lorsque leur enfant est réveillé. J'avais du mal à savoir pour quelle autre raison une personne se serait encombrée d'un enfant si ce n'était pas parce que c'était son enfant. Moi et ma grande gueule, je n'ai pus me retenir de demander :
      « Tu as un gamin ? »

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MessageSujet: Re: Ah mais non ! Je ne suis pas d'accord ft. Caleb   Ah mais non ! Je ne suis pas d'accord ft. Caleb EmptyVen 26 Juin - 6:00

    Je n’avais aucunement besoin de voir mon reflet dans un miroir pour savoir que mon visage ne rayonnait en rien, mais qu’au contraire il trahissait tout le mal que je pouvais ressentir lorsque je repensais à notre histoire, à lui, à la façon dont il m’avait quittée. Diantre ! Avait-il donc raison lorsqu’il émettait l’hypothèse qu’il avait pu me briser le cœur en partant ainsi… briser d’une telle manière que quatre ans après je lui en tienne encore rigueur ? Je crois bien que j’étais forcée d’admettre qu’il avait raison dans un sens. Je ne pourrais pas feindre bien longtemps encore une indifférence qui n’était pas. Alors oui, j’étais forcément malheureuse de son départ, puisque mon cœur avait été brisé, et pourtant, ce vide avait été comblé peu de temps après, et je lui devais mon bonheur nouveau, car sans lui, je ne l’aurais jamais vécu. Je n’imaginais pas que mon interlocuteur comprenne réellement mes paroles, et j’espérais dans le fond qu’il ne les comprendrait pas. Cependant, il était plus perspicace qu’il ne le laissait croire, et malgré mes efforts, je ne pouvais lui cacher que je n’étais aussi heureuse que je laissais l’entendre, du moins en cet instant. Néanmoins c’était la conversation qui voulait cela, je ne reniais pas mon bonheur actuel, je le voyais et je savais quelle chance j’avais de l’avoir.

    « Je ne m’attends pas à ce que tu comprennes ce que je veux vraiment dire. » Avouais-je. « Pas que j’insulte ton intelligence et ta capacité de déduction, seulement… »

    Je sentais mon visage reprendre des couleurs, comme si le malaise était passé aussi rapidement qu’il avait pris ses marques. Un isntant durant je me demandais si ma conversation l’intéressait réellement ou si ce n’était qu’une simple curiosité à propos de son meilleur ami. Je ne pensais pas qu’il ait réellement envie de me connaître, cependant il donnait l’impression de s’intéresser un tant soit peu à la fille banale et simple que j’étais, quand bien même ce ne serait que pour son ami qu’il le ferait. Je décidais alors de lui répondre, je n’avais rien à perdre, si ce n’est un peu de salive.

    « … disons que je dois être le stéréotype même de la fille simple et banale, mais… dès que tu mets Laury dans n’importe quelle conversation ou équation de ma vie, rien n’est simple et rien n’est banal. » Repris-je, m’expliquant maladroitement selon moi. « En temps normal je te sortirais une phrase dans laquelle tu ne trouverais pas de paradoxe… »

    Pourquoi rien n’étai t simple avec Lawrence ? Pourquoi cela ne pouvait-il pas être comme tout le reste ? J’étais sidérée, et frustrée que cela soit aussi différent avec lui… Pourquoi n’arrivais-je pas à me conduire normalement en sa présence ? Enfin « normalement », comme d’habitude plutôt. Laury était pour moi un paradoxe, l’origine de mon bonheur et la raison de mon malheur…

    « Je n’aborde pas un air heureux quand on me parle de lui, c’est certain. Néanmoins, je suis heureuse grâce à lui. » Conclus-je enfin.

    Je croyais que notre conversation se limiterait à Laury, ainsi lorsqu’il me posa une question sans le moindre rapport, je fus grandement surprise, bien que je le dissimulais parfaitement bien si je le souhaitais. Je parus cependant intriguée par sa question. Pourquoi me la posait-il ? Et surtout qu’est-ce qu’il pouvait bien en avoir à faire que j’ai ou non un « gamin » ?
    Les sourcils légèrement froncés, et la tête tournée vers lui pour la première fois depuis de très longues minutes, je lui répondais sans pour autant ne pas demander d’explications sur le sujet.

    « Oui. » Dis-je simplement, sans m’expliquer davantage. « Un autre sujet qui te rend curieux ? » Demandais-je.
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