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Le hasard amène aux retrouvailles { Andie |
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Sujet: Le hasard amène aux retrouvailles { Andie Mer 17 Juin - 1:04 |
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Mes doigts défilaient sur les touches blanches d'un piano récemment acheté, je jouais une mélodie qui n'avait pas de titre et dont la composition m'était encore inconnue quelques secondes plus tôt. Je n'aspirais pas à une vie d'artiste perdu dans l'immensité musicale qui lui est proposé, non je me paraissais bien trop amateur avec cet instrument qu'on appelait un piano pour arriver un jour à le dompter correctement. Cependant je devais m'avouer pas trop mauvais et ma mère en était la seule responsable. Elle pourtant, simple secrétaire dont la passion restait le piano, malheureusement elle ne vécu pas assez vieille, ou je ne grandis pas assez vite, pour m'inculquer les gammes. Mon seul savoir venait alors de mon père qui par mille et une vision de ma mère jouant de cet instrument m'apprit à m'en servir, jouer n'étant pas là un mot correcte puisque les partitions ne m'apparaissaient que totalement floues, incompréhensibles même par la plus bonne volonté du monde. Un savoir que je ne voulais apprendre que par elle mais dont le contenu me resterait a jamais totalement inconnu. J'achevais cette mélodie en enfonçant une dernière touche et releva la tête. Bien loin étaient les « souvenirs » de ma défunte mère, un sourire illumina dès lors mon visage, sublimant un peu plus la demoiselle présente dans la salle. Debout, accoudée sur la surface lisse et noire du piano, Mlle Jason, de son prénom Victoria, me regardait d'un regard rempli de tendresse tandis que je lui faisais un signe de la main lui demandant de venir prendre place à mes côtés, sur le tabouret devenu étroit pour deux.
Nous parlâmes ainsi, assis l'un à côté de l'autre de musique, je la savais musicienne jouant de quelques instruments dont je n'oserais prendre en main de peur de ne paraitre ridicule. Seize heures sonna à l'horloge de la salle quand elle me quitta, tel le gong me sauvant je soupirais d'aise dès que la porte se fut correctement fermée après elle. Je reprenais alors le piano, arborant cette fois-ci un rythme plus lent, moins précipité et dont la seule existence fut de plaire à mes désirs et non à ceux d'une jeune vacancière naïve. Je ne m'arrêtais que lorsque l'aiguille du cadran annonça dix, je rabattais alors le couvercle sur les touches blanches entremêlées de noires, leur promettant ainsi une propreté nette jusqu'à leur prochaine utilisation, et me leva. Je contournais le piano et alla prendre mon sac que j'avais au préalable lançai négligemment sur les cousins posés à même le sol.
Fin prêt à naviguer vers d'autres rivages féminins mon ascension fut brusquement interrompu par l'intrusion d'une nouvelle femme. Son visage ne m'apparaissait pas encore quand je me surpris à la détailler de haut en bas. Le visage baissé, la jeune homme ne me semblait guère plus vieille que moi, de bonne consistance physique, des cheveux joliment coiffé, une nouvelle vacancière peut être ? Relevant finalement son visage j'eus un moment d'égarement. Cette jeune femme, aussi belle et splendide était elle, me disait quelque chose.
« Bonjour. » Lançais-je vaguement en m'approchant à petits pas vers elle.
Son visage m'était familier mais comme perdu dans une galerie d'autres visages féminins, je ne pus mettre un nom sur le sien. Je recherchais alors à toute vitesse l'identité de cette demoiselle, m'arrêtant sur chaque détail qui pouvait mettre connu quand soudain...
« Cassiopée ! » Lançai-je finalement, ahuri. « C'est bien le dernier endroit où je m'attendais à te revoir. Si ce n'est que je m'attendais même pas à te revoir un jour. » Admis-je en regagnant mon éternel sourire.
Cassiopée Winslow ne m'était pas inconnu au bataillon. Notre relation n'avait duré que peu de temps mais je me rappelais de la forte attirance physique que je pus ressentir pour la jeune adolescente à l'époque. Cependant notre relation c'était terminé lorsque je l'a quitté brusquement, sans un mot d'explication ni même un au revoir.
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Sujet: Re: Le hasard amène aux retrouvailles { Andie Mer 17 Juin - 9:36 |
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Fatiguée… non éreintée était le mot juste. Oui j’étais éreintée par toutes ces journées que je voyais tout juste défiler. Le travail me prenait pratiquement tout mon temps, mais j’en avais bien besoin pour vivre et pour faire vivre Devan. Lui, il occupait tout le temps que mon travail ne me prenait pas, et encore il lui arrivait très souvent d’empiéter sur le temps de mon travail. Cependant je ne lui en tenais pas rigueur, et pour tout dire, je ne lui en tiendrais jamais rigueur. Premièrement il était toute ma vie à l’heure d’aujourd’hui, et il m’était désormais impossible de vivre sans lui. Son absence serait pour moi plus douloureux encore que de me prendre un bus en plein fouet. Et encore, avec ma manie de rationaliser, je demanderais si le bus n’avait rien au lieu de me préoccuper de ma propre santé… Non, je n’irais tout de même pas jusque là ! Il y avait Devan, c’était mon premièrement, celui qui passait avant tout le reste. De plus, puisque j’énonçais un premièrement, il y avait forcément un deuxièmement. Mon deuxièmement ? J’avais choisi cette vie, celle avec Devan, alors qu’il m’avait été donnée de la refuser. Je l’avais choisi, pleinement consciente de ce qui m’attendrait. Bien sûr, lorsque j’avais fait ce choix, je n’imaginais pas encore la taille monstrueuse de travail qui m’attendrait avec lui. Mais en aucun cas je ne regrettais le choix que j’avais fait de le garder avec moi. Je n’imaginais pas ce que ma vie avait pu être si jamais j’étais restée sans lui. Très certainement que je vivrais toujours en France, à Marseille… cette idée me révulsa. J’aimais ma vie actuelle, bien qu’elle fût synonyme de complexité.
Tandis que mon travail me laissait un peu de répit, et que par chance Devan était endormi – que j’aimais ces moments de calme, avant les tempêtes qu’il me créait et que j’aimais encore plus – je m’évertuais à faire disparaître ma fatigue. Elle commençait à se voir, et très certainement par peur, je décidais de tout faire pour la gommer. Je passais mon visage sous l’eau, encore et encore, jusqu’à que j’en eus froid, et j’arrêtais finalement l’écoulement de l’eau en refermant le robinet. Ma « chance » ne dura pas. A peine avais-je refermé le robinet que j’entendais la voix cristalline de mon petit amour.
« Andie ! » Interpella-t-il, ne me trouvant pas dans la pièce.
Je revenais vers lui, le prenais dans mes bras tant il me réclamait. Là où mes parents avaient échoué durant seize longues années, Devan réussissait : il me rendait heureuse. Mon temps libre s’allongeait encore longuement devant moi, et je pouvais ainsi octroyer un peu de mon temps paisible pour le passer avec ma petite tête blonde. Voulant tout de même qu’il reste calme, je nous dirigeais vers la salle de musique. Pour une raison que j’ignorais encore, Devan restait calme lorsqu’il m’entendait chanter ou jouer d’un instrument, et c’était si attendrissant de le voir émerveillé devant une telle banalité. Il me rappelait sans cesse à quel point j’étais heureuse de l’avoir, à quel point j’étais heureuse d’avoir eu une grand-mère compréhensive et qui me soutint tout du long de mes difficultés. Bien évidemment, elles n’étaient pas terminées.
Nous entrions dans la salle de musique, et remarquant que cette dernière était occupée, Devan se cacha instantanément derrière ma jambe, agrippant mon pantalon de ses petites mains. Foncer dans les gens ne le dérangeait pas le moins du monde, mais quand il était question de rester calme devant une personne, il jouait la carte de l’excessif timide. Un véritable ange… le mien. J’avançais, espérant ne pas déranger, et aussitôt je le reconnus. De toutes les personnes qu’il m’ait été donné de revoir, Lawrence Grant était le dernier de la liste. J’avançais doucement, pensant à ma tête blonde qui s’agrippait toujours à moi. Si je l’avais instantanément reconnu – normal me direz-vous quand on pense qu’il était la seule véritable relation humaine que j’avais entretenue durant mon adolescence – lui ne sembla pas me reconnaître, du moins pas immédiatement. C’est pour dire à quel point je l’avais marqué ! Heureusement que nous couchions ensemble à cette époque, je n’ose pas imaginer ce que cela aurait sinon.
« Je pourrais te retourner le compliment, » fis-je remarquer quant à sa dernière phrase. « Et je ne crois pas avoir entendu quelqu’un m’appeler Cassiopée depuis plus de trois ans. C’est Andie maintenant. » Lui dis-je, histoire de l’informer. « Toujours à parcourir le monde en partant du jour au lendemain, Laury ? » Demandais-je, légèrement amère.
Je n’avais pas apprécié qu’il me quittât sans prévenir, d’où l’amertume que je ressentais actuellement, et le soudain réveil de mon côté rancunier. Et bien que je ressassais cette amertume – que je tentais vainement de contrôler – je me rendis compte que je l’avais appelé par son surnom « Laury ». Lui n’avait pas daigné m’appeler « Cassie », alors qu’il savait –peut-être plus maintenant, il l’avait sûrement oublié – que je préférais mon surnom à mon prénom lorsque j’étais adolescente. Une fois de plus, il me prouva à quel point j’avais pu marquer sa vie et être importante à ses yeux. A quoi aurais-je pu m’attendre d’autre ? J’avais bien décelé son côté charmeur, mais je m’étais laissée tenter, de plus il avait toujours été question d’une relation purement physique, tant nous nous attirions l’un l’autre à cette époque. Aujourd’hui je ne pouvais en dire autant, mais j’étais surtout devenue hermétique au charme masculin qui passait devant mes yeux. Je sentis la tête de Devan – le seul dont je n’étais pas insensible au charme – basculer légèrement sur le côté pour apercevoir celui qui pour lui était un géant… de toutes les personnes que je connais mon ange, il était bien le dernier à qui je croyais te présenter un jour.
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Sujet: Re: Le hasard amène aux retrouvailles { Andie Mer 17 Juin - 20:12 |
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Je l'admets, j'avais été long à la reconnaître mais quatre années été passées depuis notre dernière rencontre et bien qu'elle n'avait que légèrement changé physiquement, elle avait tout de même changé ! Quoi qu'il en soit, elle semblait tout aussi surprise que je ne l'avais été en la voyant. Si nous devions un jour nous retrouver par des circonstances tout à fait hasardeuses je ne me serai jamais imaginer que nos retrouvailles se dérouleraient ici, en Irlande, l'ayant quitté au préalable en France. Très bien, j'oublie parfois que je ne suis pas le seul être humain à voyager parmi les continents. D'ailleurs avant de me poser définitivement en Irlande et d'intégrer le club d'hôtes je voyageais de pays en pays, la première raison fut mon père qui de part son travail se devait d'arpenter tous les pays à la recherche de nouveaux clients, ainsi j'eus la chance d'entreprendre un long périple, voguant dans les continents, qui s'arrêta lors de mes 18 ans, lorsque je quittais mon père pour entreprendre un voyage en solo en Australie, ceci fut la deuxième raison. Je ne m'étais jamais aventuré seul dans un pays qui m'était encore totalement inconnu et pire encore je n'avais jamais quitté mon père pour une si longue durée. Cependant des deux, mon père fut certainement le plus récalcitrant à cette idée puisqu'avant d'entreprendre mon voyage celui-ci m'ordonna de travailler les deux mois des vacances scolaires, après l'obtention de mon diplôme, pour découvrir, toujours selon lui, la dure vie d'un salarié mais aussi celle d'un adulte responsable. Finalement je partais, grâce à mon père, les poches remplies d'argent, oui je refusais toute aide financière de la part de mon paternel.
Je revenais aux côtés de mon père la tête encore pleins de souvenirs que je m'empressais de raconter le soir même à mes amis, qui heureux de mon retour m'arrangèrent une soirée de bienvenue. Se fut par ailleurs ce soir là que ma vie changea du tout au tout puisqu'en effet, invités par un ami, je rencontrais Adam et Isaac, les fondateurs du club d'hôtes, qui m'invitèrent à rejoindre leur projet futur. Je les séduisis par mon sens de l'humour infaillible et ma façon toujours stupéfiante de rester optimiste en toute circonstance, je deviens à partir de cette soirée le troisième membre du groupe ainsi que le clown de service, statut dont je ne suis pas peu fier je l'accorde. J'en reviens à la désormais Andie. Je fus surpris par ce changement de prénoms, certes je préférais Andie à Cassiopée mais je ne me lassais pas à l'époque de l'appeler par son petit surnom, Cassie. Un surnom que je savais être sa préférence, ce que je comprenais.
« Je suppose que pour continuer à t'appeler Cassie, c'est plutôt râpe, non ? » Demandais-je bien que la réponse était évidente. Voilà trois ans qu'elle avait changé de prénom, ou du moins qu'elle l'avait inversé puisque je me rappelais encore qu'Andie était en vérité son deuxième prénom, soit peu de temps après mon départ. « Serait ce de l'amertume que je décèle dans ton ton ? T'aurais-je à ce point brisé le cœur pour que quatre ans plus tard tu m'en tiennes encore rigueur ? » La taquinais-je en optant pour un sourire en coin. « Faut pas m'en vouloir, j'ai jamais aimé les aux revoir. » Conclus je finalement.
Je remarquais bien évidemment l'emploi de mon surnom mais n'en releva rien. Quatre ans étaient certes passés mais je ressentais encore l'étrange sentiment que j'éprouvais à cette époque lorsqu'il m'arrivait à quelques moments libres de penser à elle. La revoir en ce jour confirma cette impression. Je n'en fis paraitre rien et croisa les bras sur ma poitrine, prêt à rétorquer quand mon regard se posa sur un petit être accroché à la jambe de la jeune femme, une petite tête blonde sortit, me fixant.
« Très bien, ne panique pas mais il y a un morveux accroché à ta jambe. » La prévins-je en chuchotant comme s'il pouvait s'agir d'un secret.
Je m'abaissais, pliant les genoux, pour être à la hauteur du petit garçon. Je ne me rappelais pas avoir connu dans l'entourage de Andie une femme enceinte, bien qu'en réalité je n'eus connu que peu de proches de la jeune femme.
« Tu joues les nounous ? » Lançai je en relevant la tête vers elle. « Salut monsieur je me cache sous les jupons d'une fille ! Allez va je vais pas te manger, t'es pas assez embonpoint pour ça de toute manière. » Dis je en m'adressant à la tête blonde. « Comment t'appelles tu ? » Repris-je.
« Devan. » Me répondit-il d'une petite voix.
« Ok Devan moi c'est Lawrence mais appelle moi Laury, c'est plus cool tu comprends ! » Dis je à mon tour en un grand sourire, je me relevais alors et attendait les réponses à mes questions.
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Sujet: Re: Le hasard amène aux retrouvailles { Andie Mer 17 Juin - 21:34 |
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Avais-je réellement si peu marqué sa mémoire pour qu’il lui faille autant de temps pour se souvenir de moi, de mon visage qu’il apparentait aux anges. Bien sûr, ce n’était qu’une illusion, nous jouions lui et moi, nous n’avions jamais envisagé que notre relation puisse être réellement sérieuse. Dès le début nous l’avions défini comme étant une relation purement physique nous permettant l’un comme l’autre d’assouvir quelques désirs adolescents. Bien évidemment, certains jeux finissaient par ne plus en être. Pourquoi me souvenais-je aussi bien de lui alors qu’il m’aurait presque oubliée si le temps avait encore passé avant que l’on se revoit ? Hum, je suppose que… En plus de ce que j’avais fini par ressentir – ne croyez surtout pas que je l’avouerais en dehors de mes pensées, desquelles je le chassais tout de même – il devait y avoir de « ça ». Il avait pris, malgré tous mes efforts, une importance dans ma vie, une importance que je ne pouvais nier mais que je niais néanmoins. Lawrence était tout de même important pour moi, que je le veuille ou non. Mais peu importe qu’il ait ou non pris une importance démesurée pour moi, en vue de la relation basique que nous avions au départ. Ce n’était pas cette importance qui changerait mon ressentiment quant à son départ sans prévenir. Oui, j’étais amère ! Même après quatre ans, je demeurais amère, il faudrait bien qu’il s’y fasse. Bien sûr, ce n’était pas familier que l’on me prête un tel comportement, je donnais plutôt l’impression d’être une fille gentille et généreuse, ce que j’étais, cependant j’étais toute aussi rancunière. De plus, je croyais bien qu’il était le seul à avoir pu m’atteindre comme il l’avait fait, et par conséquent à m’avoir blessée comme il l’avait fait. Avouer qu’il m’ait blessé ? Pas question. Envisager l’hypothèse de l’avouer ? Encore moins. Notre relation n’avait été qu’un jeu, du purement physique, et pourtant… je crois bien que j’avais enfreint les règles parce qu’il était devenu pour moi bien plus important que je ne l’aurais voulu. Et malgré tout ce que j’avais pu tenter pour l’oublier, il s’était imposé à moi jour après jour, cependant j’avais fini par ignorer son image.
Riait-il toujours de tout ? De toute évidence, la situation actuelle l’amusait, moi pas. Je n’avais pas la moindre envie de rire devant une telle situation. Bien que cela fasse quatre ans qu’il m’avait quitté sans me prévenir, je restais amère. Ce côté rancunier que je ne savais pas dompter très certainement. Il n’aimait pas les « au revoir » ? Avait-il seulement vécu un véritable au revoir pour juger qu’il ne les aimait pas ? J’avais envie d’être furieuse après lui, qu’il fasse disparaître ce sourire, cependant je ne donnerais pas cet exemple à Devan, il n’en était pas question.
« Sache que personne n’apprécie d’être quittée sans en être informée. Et quand bien même cela ferait quatre ans et que ce n'était qu'une relation physique, l’amertume reste. » Répliquais-je. « Mais ça tu l’ignores, je présume. » Ajoutais-je.
C’était bien moins difficile pour lui, après tout ce n’était pas lui qui avait été quitté, c’était moi. Alors de nous deux, j’étais certainement la plus blessée par cette fin de relation si soudaine. Je lui en voulais parfois d’être parti, et d’autres fois je me disais qu’il en avait parfaitement eu le droit, nous n’entretenions qu’une relation physique, rien de plus. Et pourtant, je l’avais appelé… pas plus de quatre fois, j’avais très tôt compris que s’il ne répondait ni ne rappelait pas c’était simplement parce qu’il ne le voulait pas, alors j’avais laissé filer, seulement j’aurais voulu une explication quant à ce départ. Je l’avais appelé cinq fois en vérité, la dernière avait été six mois après son départ, et... il n'avait pas plus répondu qu'avant... Son attention se concentra sur Devan, il sembla d’ailleurs très à l’aise avec lui, mais Devan demeurait timide devant lui. Je notais cependant le bon point, Laury – pourquoi l’appelais-je encore ainsi ? – s’était mis à sa hauteur pour lui parler. Si ma petite tête blonde lui répondit lorsqu’il lui demanda son prénom, il restait tout de même timide, ce qui me fit sourire instantanément. J’effaçais cependant très vite ce sourire, et sentant que Devan se recachait, je l’attrapais dans mes bras, le portant. Etrangement, Laury l’impressionnait, pourtant quand il s’y mettait, c’était un vrai petit diable.
« Pourrais-tu avoir l’obligeance de ne pas influencer mon petit frère par l’intermédiaire de tes ondes de playboy ? » Demandais-je. « J’apprécierais. » Précisais-je. « A’die, piano ! » Me réclama Devan, déjà las de la conversation.
C’est vrai, je le lui avais promis. Et ce n’était pas Lawrence qui changerait mes projets. Ma petite bouille était tout ce qui comptait aujourd’hui, Laury passerait après. Si jamais il souhaitait me parler, il savait où le faire désormais. Mais je m’interrogeais, partirait-il finalement ? C’était bien son intention première, mais maintenant qu’il m’avait revu. Je me faisais des idées…
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Sujet: Re: Le hasard amène aux retrouvailles { Andie Ven 19 Juin - 21:25 |
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Très bien, le message était net. Ma subite disparition n'était pas passée inaperçue et il était clair que Cassie me le reprochait encore. Cependant il n'y avait eu que du sexe entre nous, cela était planifié avant même que nous ne sortions ensemble, ainsi pourquoi tant de rancune ? Si je n'avais été pour elle qu'un moyen comme un autre d'assouvir des pulsions d'adolescente, tout comme elle le fut avec moi, je ne comprenais pas sa réaction, ou alors le fait de perdre son joujou sexuel préféré l'avait-elle si farouchement énervé ? La tête légèrement penchée, je préférais m'abstenir de tout commentaire, si elle n'oubliait pas le fait que j'ai quitté la France sans au revoir j'arrivais cependant à en faire abstraction, ne voulant sans doute pas remuer quelques vieux souvenirs que je préférais oublier et que j'oublierai avec le temps... Rien à cette époque n'avait été simple, les affaires de mon père marchaient du tonnerre et plus celui-ci ramenait de l'argent à la maison plus nous enchainions les déménagements, quittant non seulement une ville mais aussi un pays. Je revenais en France, mon pays natal, lors de mes 17 ans, après une longue absence de 7 années durant lesquelles mon père et moi vivions à la nomade. Toute ma vie était rattachée à ce pays, mon enfance, mes souvenirs, mes premiers rires, ma première blague, mais ce dont je retenais de ce pays, et cela plus que tout, était son incroyable chance d'avoir abritait jusqu'à mes 2 ans celle qui était pour moi la plus jolie mère qui soit, ma mère. Trop jeune lors de sa mort je n'ai aucun souvenir d'elle, je grandissais alors avec les multitudes d'anecdotes et d'histoires sur elle que mon père prenait plaisir à me raconter, ce dernier ne m'épargnait aucun détail et de leur rencontre à sa mère m'instruisait de ses souvenirs. Je me l'imaginais ainsi à travers ses dires.
Je reposais mon regard sur la petite tête blonde qui continuait lui aussi de me fixer, il s'agissait de son petit frère. Avaient-ils perdu leurs parents pour que la grande sœur soit en charge de son cadet ? Je n'osa le lui demander car si je connaissais et pratiquais quotidiennement l'humour je savais aussi qu'il ne s'agissait pas là de mes affaires. Le petit garçon se cacha de nouveau derrière les jambes de Cassie, je souriais à sa naïve timidité tandis que la jeune femme le prenait dans ses bras.
« En effet, je l'ignore. » Lui répondis-je « Tu devais être folle dingue de moi Cassie Winslow ! » Ajoutai-je, un grand sourire dessiné sur les lèvres.
J'arquais un sourcil tout en l'observant, certes elle n'avait physiquement peu évolué mais cette présence et cette attirance me fascinait toujours autant, je retrouvais là deux sentiments que je ressentais lorsque je pouvais encore me dire son petit ami. Ironiquement, elle me demanda de ne pas influencer son petit frère avec mon côté play-boy, ce à quoi je souriais d'autant plus.
« Blondinet aux yeux verts, il a pas besoin de moi pour ça, il est génétiquement conçu pour. » Rétorquais-je fièrement, reprenant là ma parfaite description.
J'ouvrais de nouveau la bouche, prêt à parler quand Devan demanda à Cassie de jouer du piano, du moins se fus se que j'interprétai par son « A'die, piano ! ». Sans qu'elle n'eut le temps de réagir je lui prenais le garçon des bras et le mit contre mon torse. Celui-ci ne broncha pas mais je ne pu échapper au regard intensément noir de sa grande sœur.
« Relax c'est pas comme si j'allais pas te le rendre. » Assurai-je. « Seulement ça t'aurais été difficile de jouer avec lui dans les bras, je me trompe ? » Ajoutai-je en m'avançant vers le piano. « Joue puisque ton petit frère te le demande et ne t'inquiètes donc pas, c'est pas la première fois que j'ai un mioche dans les bras. »
A vrai dire si, j'aimais bien les gamins mais n'avaient jusqu'à ce jour là jamais tenté d'en prendre un dans les bras, faut bien innover !
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Sujet: Re: Le hasard amène aux retrouvailles { Andie Ven 19 Juin - 22:22 |
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Cassie… Il s’obstinait à m’appeler pour mon ancien prénom, bien que je l’eus averti que désormais j’étais Andie. J’avais changé mon prénom lorsque je fuyais la France, quatre ans plus tôt, afin d’atteindre l’Irlande où ma grand-mère m’accueillit et m’hébergea durant de longs mois, assurant que je pouvais rester avec elle aussi longtemps que je le désirais, car en ce qui la concernait, j’étais toujours sa petite-fille et par la même occasion l’une de ses plus grandes fiertés. Arrivée en Irlande, j’avais demandé à changer mes prénoms les inversant simplement, laissant ainsi Cassie derrière moi pour qu’Andie jouisse d’un avenir bien meilleur. Seulement… lorsque j’entendais Laury m’appelait Cassie, j’étais soudainement prise d’un élan de nostalgie, le concernant et me concernant. C’était comme si une vague de souvenirs déferlait soudainement sur moi sans que je puisse faire quoi que ce soit. « Tu ne dois pas rentrer chez toi ? » Me demandait-il. Nous étions tous les deux sous les draps de son lit, dans lequel nous passions, je devais bien l’avouer, de nombreuses heures. Je tournais lentement la tête vers lui, un sourire franc sur le visage, des sourires comme celui-là, je n’en avais qu’avec lui. « Ca c’est encore une excuse pour venir chez moi. » Dis-je après lui avoir volé un chaste baiser. « Oh Cassie, quand aurais-je enfin l’occasion de voir chez toi ? On va toujours chez moi. » « C’est peut-être parce qu’il est préférable pour toi que tu ne rencontres jamais mes parents, et pour moi qu’il ignore que je couche avec toi dès que l’envie prend l’un de nous. » « Ils sont si terribles que ça ? » « Tu n’imagines même pas. Et puis, tu n’as pas besoin de voir chez moi pour ce que l’on fait. » « Donc, je ne verrais pas chez toi. » « Non. » « Même si je te soudoie ? » Demanda-t-il en m’embrassant. « Même si tu me soudoies. » Répondis-je. « Cassie… » « Laury, prends-moi encore… » Le coupais-je, désireuse, dans un souffle. Et il m’embrassait, tout aussi désireux que moi, tandis que nous nous adonnions une nouvelle fois au plaisir de la chair. « Je n’étais pas folle dingue de toi. Et c’est Andie. » Répondis-je, repensant toujours à ses souvenirs que nous avions en commun, espérant que je n’avais pas trop paru absente durant ce laps de temps. Ils étaient les seuls bons souvenirs que je gardais de mon adolescence. A son arrivée, il avait découvert mon sourire, lui avait donné vie, lorsqu’il repartait mon visage s’éteignait de nouveau, et j’étais seule, abandonnée et malheureuse. J’avais survécu durant seize ans sans lui, et à l’instant même où il apparaissait dans ma vie, je l’interdisais d’en sortir. Il n’y avait jamais rien eu d’autre que du sexe entre nous, et quelques moqueries. Lorsqu’on se demandait ce qu’était notre relation, on concluait par « sexe et moqueries »… ou plutôt je concluais par « sexe et moqueries ». Mais cependant, dès l’instant où il était entrée dans ma vie, qu’il me l’avait vraiment donné, je n’imaginais pas qu’il puisse partir. Quelle idiotie ! J’étais bien sotte à seize ans, et je crois bien que je l’étais encore. Sans que je n’ai le temps de répondre quoi que ce soit, qu’il s’agisse de sa boutade à propos des gènes de Devan, ou lorsqu’il me le prit soudainement des bras pour me laisser toute la liberté de jouer du piano comme me le demandait Devan. J’étais soudainement angoissée, alors que je les voyais tous les deux. Personne n’avait jamais plus compter que ces deux là, personne n’avait pu acquérir autant d’importance à mes yeux, ni avoir autant d’ampleur sur ma vie. « Je croyais que tu partais. » Avouais-je. « Et ce qui m’inquiète, c’est surtout ce que sont devenus ces enfants après avoir été avec toi. » Répliquais-je, légèrement cynique, me dirigeant vers le piano. Je m’installais finalement devant le piano, oubliant quelques instants que j’étais angoissée par cette image de Laury tenant Devan dans ses bras. Je regardais mon petit ange. « Je te joue quoi, petit ange ? »« Lelluya, chanchon… »« Bien évidemment. »Mes doigts se posèrent délicatement sur les touches, et je songeais que Lawrence ne m’avait jamais entendu jouer du piano, ni même chanter. Il faut dire que notre intérêt l’un pour l’autre avait été grandement limité durant une longue période, et que lorsque nous nous intéressions enfin à l’autre, il était trop tard. Je commençais alors à jouer Hallelujah, une chanson que Devan appréciait tout particulièrement et que j’estimais être la seule chanson que je savais réellement chanté. Mes doigts glissaient habilement sur les touches, et je chantais les paroles, tandis que j’aperçus Devan, qui fourra un pouce dans sa bouche, se tortillant l’oreille de l’autre main.
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Sujet: Re: Le hasard amène aux retrouvailles { Andie |
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Le hasard amène aux retrouvailles { Andie |
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